XI – Trahison

Fortuna Imperatrix

« La trahison qui coute aux uns rapporte aux autres »

George Bernanos, écrivain et essayiste français du 19ème siècle.


       L’amiral était dans une coursive du vaisseau afin de se rendre sur la passerelle quand l’alerte de niveau trois retentie. L’adrénaline l’avait réveillé plus tôt, comme beaucoup. Il arriva sur la passerelle et pris les commandes, il prit la parole dans les haut-parleurs.

       –Tout le monde à son poste de combat, préparez-vous au contact dans 34 minutes. 

Les pilotes embarquèrent, les artilleurs firent le plein de munitions, les mécaniciens veillèrent à ce que tout fonctionne correctement. Les autres commandants de la flotte étaient également en train de préparer leurs vaisseaux.

       Quelques minutes plus tard, suivant le plan, les blackhornets quittèrent les ponts d’envol des trois vaisseaux humains pour se rendre dans le hangar à vaisseaux du bâtiment sidonien, le Prométhée.

       Puis ce vaisseau fit le bond seul et en premier à la Verrière. Nathan avait déjà placé ses vultures d’observations il y a deux jours de cela. Suffisamment loin des patrouilles réglés comme des montres suisses. Il avait chronométré le temps estimé avant que lui et les autres vaisseaux n’arrivent.

       Chargé de forces humaines rebelles, le croiseur Prométhée sous pavillon sidonien arriva dans la zone de la Verrière. Plus équipé de son transpondeur, le commandant de la base demanda à parler à OCS-28 directement, ce qu’il accepta.

       Pendant ce temps, dans le hangar les blackhornets quittèrent progressivement le Prométhée afin de se placer efficacement sur les défenses de la base et des croiseurs sidoniens stationnés. Il fallut être prudent, éviter les patrouilles et l’effet groupé de leurs grand nombre les rendaient plus facilement repérables.

       L’écran de la passerelle du Prométhée s’alluma, c’était le commandant de la Verrière.  

       –Commandant de la flotte de défense orbital 7. Lecture vaisseau et cérébrale impossible. Veuillez allumer votre transpondeur.     

       –Négatif, Commandant Verrière. Transpondeur perdu au combat. Lecture cérébrale inopérante. Vaisseau endommagé, bataille contre la septième flotte perdue. Atlas détruit, envoyez missive commandant suprême. Demande autorisation apponter pour réparation, demanda Phénix de manière très sobre.

       –Envoyez rapport des dégâts, affectation agents de réparation en conséquence. Autorisation apponter quai numéro cinq, terminé. 

       Le vaisseau sidonien s’approcha alors du quai cinq de la base, libérant discrètement Miller et son escadrille. Il pilota le dernier chasseur furtif qui devait détruire les batteries fixes anti-aériennes. Il ne fallait plus que quelques secondes à toutes les escadrilles pour finir de se mettre en place.

       Une fois cela fait, le capitaine Miller donna l’ordre. Aussitôt des dizaines de missiles partirent simultanément vers une multitude de cibles trop proches. L’immense fragile satellite de verre se brisa instantanément. Les missiles surpassèrent les tourelles de défenses qui furent détruites tout aussi vite sans pouvoir réagir.

       Les croiseurs appontés à la station ou en circulation n’étaient pas sans reste, ils furent pour la plupart instantanément immobilisés par la force de frappe humaine furtive. Le commandant Phénix, attaché au dock, profita pour tourner ses tourelles photons vers la cabine de la station et il ouvrit le feu.

       Il détruit l’unité de pilotage de son quai et révéla sa nature de traitre. Il se libéra de force des amarres en mettant plein gaz et poursuivit son œuvre de destruction. Il tira pour détruire tout ce qui pouvait l’être sur la station orbitale.

       Cependant, il devait suivre le plan pour éviter les chasseurs qui allaient le poursuivre. Il fallait rejoindre les chasseurs de Miller et attendre la septième flotte.

       Le timing était parfait puis le Bellérophon, chargé par avance pointa le bout de son nez, accompagné du vaisseau pirate Lazare, de l’Andrasta et de l’Atlas. Une fois le portail franchi, le vaisseau amiral libéra la puissance de feu de l’aegis. Son feu dévastateur traversa six croiseurs ennemis immobilisés proches entre eux avant de terminer sa course dans la station orbitale, causant d’énormes dommages à la puissante station.

       Des vaisseaux sidoniens sans moteurs avaient pu fuir en bond, les autres tentaient vainement de se repositionner et commençaient à tirer de loin sur la flotte. La septième se contenta d’esquiver et Nathan ordonna le chargement d’un nouveau tir d’aegis. Il y avait encore des croiseurs sidoniens qui pouvaient se défendre mais ils ne pouvaient pas bouger.         Ce n’était pas la bataille des vaisseaux de guerre mais bien des chasseurs. Les batteries aériennes de tous les vaisseaux de la septième tournaient à plein régime. Ils étaient très nombreux et en profitaient pour se montraient très hostiles, mais la septième s’y attendait grâce aux informations dePhénix.

       Leurs approches étaient difficiles et couteuses, ils ciblaient tous le Bellérophon. Ils réussissaient souvent à l’atteindre. De nombreux missiles le touchèrent et les batteries anti-aériennes étaient dépassées, surtout aux moteurs. Avant même un ordre de l’amiral, Miller s’empressa d’aller se repositionner en défense vers la poupe du vaisseau. Il craignit beaucoup pour la vie de celle qu’il aimait.

       Pendant ce temps, sur le versant caché de la planète de la Verrière, des bonds spatiaux d’arrivants se multiplièrent. Ils savaient qu’il fallait s’attendre à des renforts, Phénixles avait prévenus. Le combat fit déjà rage entre les alliés et les chasseurs de la base. Six vaisseaux opérants venaient d’arriver, un croiseur lourd, trois croiseurs légers et deux frégates.

       Il fallait s’attendre à une lourde bataille. Nash dut libérer un deuxième feu d’aegis et en termina avec les quatre derniers vaisseaux sidoniens immobiles mais étant restés dans la zone de combat, harcelant la flotte de loin. Les défenses fixes de la station orbitale avaient été détruites par Miller avec le Prométhée. La flotte hétéroclite des cinq se réuni, il fallait tenir le combat contre les six nouveaux arrivants sur le théâtre d’opération. Il fallait lutter contre les offensives incessantes des chasseurs sidoniens. Il fallait détruire par l’arme nucléaire la base et ses usines au sol sans aucune pitié.

       L’aegis était en charge pour maximum dix minutes. Son utilisation intensive commença à chauffer le canon de captation. Malgré ça, la puissance de feu du Bellérophon en faisait toujours une cible prioritaire pour les chasseurs. La septième flotte navigua en fuite afin de gagner un peu de temps contre les vaisseaux ennemis assez lents afin de récupérer l’aegis.

       Malgré ça, peu à peu les deux flottes se trouvèrent à porter de tir des canons l’une de l’autre. Le croiseur lourd avait une grande puissance de feu, il fit souffrir l’Atlas par tribord qui brisa la ligne en virant bâbord, suivi de l’Andrasta. Nathan ordonna la fermeture des volets de la passerelle, fit virer demi-tour son vaisseau sur tribord et plaça sa proue face au croiseur lourd.Il délivra toute sa puissance de feu, il ordonna d’utiliser prématurément l’aegis. Ses tirs touchèrent le flanc du puissant vaisseau sidonien, moins puissant l’aegis le transperça malgré tout difficilement. Olsen, voulant optimiser la rentabilité du tir, le dirigea vers la passerelle d’un des croiseurs, ce qui le mit aussitôt hors combat.

        Lecroiseur lourdétait transpercé et fuma de son trou béant de la proue à la poupe. Il se remit plutôt bien de ses dégâts bien, même s’il piqua un peu du nez. Il fit payer le prix de la manœuvre et de ce tir au Bellérophon. Il tira une puissante salve sur l’avant du vaisseau de Nathan, indéniablement de nombreux tirs le touchèrent. Heureusement qu’il fit fermer les volets, la réprimande fit briser du verre de la passerelle. La réprimande créa de multiples avaries et incendies faisant clignoter l’écran des états en rouges. Le croiseur lourd avait beaucoup souffert et poursuivit sa route, tout comme le Bellérophon qui vira vers bâbord afin de refaire demi-tour pour présenter un flanc moins endommagé.

       Puis ce fut le Lazare et le Prométhée qui durent subir les feux des frégates et des deux derniers croiseurs. Le capitaine Miller perdit beaucoup d’hommes et d’énergie à défendre la flotte des chasseurs ennemis. Il était inenvisageable de passer à l’offensive sur les vaisseaux ennemis. D’autant plus qu’ils avaient déjà tout donné et qu’ils devaient recharger en missiles de croisière.

       Le deuxième échange allait couter beaucoup plus chère mais Nash refusa d’abandonner le combat. Il fallait prendre et détruire cette place, il ordonna à Pallas de casser la ligne et d’encastrer le premier vaisseau. Ainsi Lazare fit demi-tour avant les autres et fonça droit sur une cible, suivi par le Prométhée. Sous un ordre impulsif de l’amiral, le Bellérophon cassa aussi la ligne et fit également demi-tour. Peters mit les gaz afin de gagner de la distance. Puis au moment voulu, Olsen tira avec les tourelles, droit dans le dos la ligne ennemi, évitant le Lazare et transperçant les réacteurs d’un croiseur. Cela ralentit ses manouvres instantanément du vaisseau.

       Désormais de flanc, le croiseur lourd répondit aux tirs du Lazare, du Bellérophon et du Prométhée. Les trois vaisseaux avaient pris la tête du convoi et fonça droit sur la ligne de vaisseau sidoniens qui finirent encore leurs manœuvres de demi-tour. Cela avait un peu surpris les sidoniens mais leurs puissances de feu du endommagea lourdement le Bellérophon.

       Un des réacteurs endommagé lors de la bataille de l’Atlas fuit et Peters dut baisser sa puissance d’usage. De nombreux tirs avaient détruit des batteries anti-aériennes sur les flancs, une fumée dévorant l’oxygène du vaisseau s’en échappa.

       Pendant ce temps, malgré la pression des tirs, le Lazare pénétra plein gaz dans le flanc d’un croiseur. Il avait réussi à encastrer près de la moitié de son vaisseau dans les entrailles de la bête sidonienne. Les tourelles tirèrent dans l’intérieur du vaisseau créant de multiples explosions intérieures. Les robots de combats sidoniens en profitèrent pour tenter d’aborder le vaisseau pirate. Constatant cela, le capitaine Pallas mit les gaz aussi fort que cela était possible et arriva à trainer le croiseur droit devant lui.

       Le Bellérophon continua de souffrir contre les frégates et le croiseur lourdHeureusement le Prométhée, l’Atlas et l’Andrasta arrivèrent pour partager et donner les coups. Les escadrilles étaient débordés d’avoir à défendre deux sites de combats assez éloignés, entre d’un côté le Lazare et de l’autre côté, le reste de la flotte. Pallas réagit déjà, et comme par miracle, il parvint à revenir en trainant le croiseur toujours opérationnel dans la scène de combat centrale.

       Le Lazare, armé du croiseur fonça droit sur le flanc d’une frégate, l’endommageant. C’est d’ailleurs le croiseur qui encaissa les tirs défensifs. De ce fait Nathan, ordonna à Olsen d’utiliser à nouveau un aegis faiblement chargé sur les deux frégates. Le lieutenant artilleur lança un quatrième feu d’aegis en direction des frégates. Le feu d’aegis pénétra les fragiles escorteurs, atteignant leurs cœurs et les détruisant. Olsen finit la course du feu prématuré, mais toujours dévastateur dans le croiseur immobilisé qui agonisa.

       Pendant ce temps, Lazare encastra le vaisseau qu’il traina dans le croiseur lourd. Il en était ressorti de l’autre côté. Lazare en perdit de nombreux ailerons et autres éléments fragiles de sa carlingue. Le croiseur se trouva coincé dans le lourd bâtimentcausé par le choc de la force d’inertie du Lazare.

       Les deux vaisseaux sidoniens ne pouvaient plus vraiment manœuvrer ni fuir. Ainsi la flotte des cinq tournait autour d’eux tels des prédateurs en leur tirant dessus. Les sidoniens avaient encore l’avantage d’être lourdement armés, lourdement blindés, aidés par d’importantes escadrilles de chasse. Miller perdit des hommes et il dut se passer de plus en plus de chasseurs, qui devinrent apponter pour recharger en munitions. Cela avait tendance à affaiblir les défenses des croiseurs alliés.

       Le Bellérophon perdit plusieurs tourelles de défenses anti-aériennes à l’entrée des hangars et sur les flancs. L’Atlas perdit une tourelle d’artillerie lourde inférieure, irremplaçable. Nathan était conscient des ressources qu’il était en train de perdre et du prix qu’il fallut payer pour frapper l’ennemi. Il devait en finir avec ses deux derniers vaisseaux qui se battirent bien et ne lâchèrent rien, ni même les chasseurs qui s’écrasèrent par dizaine sur les vaisseaux alliés. Ils ont subis quatre tirs d’aegis sans fuir, ils tenaient vraiment à leurs installations.

       Soudain, le lieutenant Luciano remarqua des anomalies :

       –Amiral, dysfonctionnement de certains systèmes informatiques. L’opérateur en chef du secteur neuf ne comprends pas. Je voudrai m’y rendre, demanda le lieutenant Luciano.

       –Allez-y lieutenant mais soyez prudent, lui répondit l’amiral.

       Ce dernier se précipita en courant vers le secteur huit pour aider son homologue. Il devait rétablir ces systèmes pour que ses équipiers sachent l’état des systèmes de survie du vaisseau.

       Pendant sa course, il croisa des marines en train de courir. Il croisa des pompiers qui se précipitèrent pour maitriser des incendies qui avaient lieu un peu partout. Des infirmiers qui aidèrent les blessés en tout genre, brulés, désoxygénés, électrocutés, perforés, écrasés.   Il y avait des morts à bord, personne n’avait le temps de les recouvrir. Luciano approcha de la station hors service. Il y avait une épaisse fumée aveuglante et étouffante dans cette coursive. Il y entra avec un oxygénateur de secours qu’il prit sur le côté et se dirigea vers le poste.

       Le vaisseau trembla encore, il venait surement de reprendre un coup. Il n’y avait personne qui répondait. L’opérateur en chef était au sol, Luciano se pencha, il constata qu’il était mort par une arme contendante.

       Quand soudain il entendit deux coups de feu, il dégaina son arme et se rendit là où il avait entendu le bruit. Une immense machine de combat avait poignardé un mécanicien en le tirant vers le haut. Ce dernier avait dégainé son arme et tirer sur la machine en dernier recours. Cela n’eut pas d’effet, Luciano tira dans la tête de la machine pour essayer de sauver son collègue. Sans succès, elle laissa tomber le corps du malheureux et poursuivit le lieutenant.

       Luciano courut jusqu’à la prochaine porte et prévint la passerelle que le vaisseau a été abordé par l’ennemi. La machine sidonienne arriva à le rattraper mais il appuya sur le bouton pour enclencher la fermeture d’une porte. Il se rendit à un écran de contrôle afin de s’assurer que la machine soit enfermée dans ce corridor. Elle tira sur la porte et s’acharna dessus avec violence, sans succès. Des marines étaient en train d’arriver pour la neutralisé, le remarquant à travers la vitre. Elle adapta sa taille et trouva une échappatoire à travers le tunnel de maintenance où le blindage des portes anti-dépressurisations est plus faible. L’infernale machine put s’enfuir.

       Pendant ce temps, pour Nathan il fallait en finir avec les deux croiseurs sidoniens encastrés par l’œuvre de Pallas. L’aegis était de nouveau prêt, il ordonna alors à Olsen un tir à pleine puissance sur les deux vaisseaux. Le vaisseau amiral sidonien tenta l’ouverture d’un bond, alourdi par le croiseur. L’aegis pénétra par la proue du grand croiseur sidonien tir et le traversa entièrement de l’intérieur en passant par les machines puis ressorti par l’arrière de ses réacteurs. Les lumières s’éteignirent, le vaisseau brula, il perdit de la stabilité, entrainant le croiseur léger. Il explosa petit bout par petit bout, laissant derrière lui ses nombreux débris carbonisés. Il plongea définitivement et son cœur explosa, se déchirant en deux grands morceaux. Le croiseur encastré subi la chute de son vaisseau amiral et se retrouva complètement déchiré sur le flanc. Le croiseur léger était éventré telle une boite de conserve.

       Les cinq vaisseaux alliés continuèrent de tirer sur les bêtes d’aciers ouvertes et sans défenses. Le dernier vaisseau sidonien, sombra également pris par le feu et le chaos. Aussitôt que cela fut fait, les humains sautèrent de joies et applaudirent. Nathan était satisfait de les avoir vaincus, mais ils avaient subis de lourdes pertes et de lourds dégâts.

       Cependant, la bataille n’était pas encore finie, les chasseurs ennemis ne lâchèrent rien. Ils continuèrent de torpiller et de se jeter sur les batteries anti-aériennes des vaisseaux de la septième. De plus, à bord du vaisseau amiral, il y avait désormais un ennemi intérieur. Nash délégua les opérations de Miller à Da Silva afin de suivre de près la chasse du lieutenant Luciano sur le robot tueur.

       Alors, Nathan demanda à Phénixdes informations pour venir à bout de cette machine infernale :

       –CommandantPhénix, nous avons un intrus cybernétique à bord. Il a déjà neutralisé plusieurs de nos systèmes.

       –Est-ce qu’il sait s’il a été repéré ?Répondit-il en lui coupant la parole.

       –Oui, pourquoi ?

       –C’est une machine de combat et d’intrusion appelé la Sentinelle, conçue pour s’adapter à toutes les situations. Sa mission est de faire le plus de dégâts possible sans se soucier de sa propre survie.

       –J’ai déjà placé des gardes aux endroits les plus sensibles du vaisseau.

       –Quand la Sentinelle comprendra, elle s’adaptera. Elle s’attaquera au point le plus faible et le plus potentiellement dommageable pour vous. Elle connaît surement la structure type d’un croiseur fédérale, et va savoir trouver son chemin.  

       –Avez-vous un moyen de le repérer, commandant ?

       –Sans être sur le réseau local ad-hoc sidonien, je ne peux pas le faire. Je n’ai plus mon transpondeur et ce serait ma mort instantané par un officier successeur de la Verrière. Ecoutez, cette machine est un assassin furtif. Laissez toujours vos hommes en groupe pour sa recherche. 

       Le vaisseau tremblait encore, un chasseur ennemi venait de s’écraser au pied de la tour de contrôle endommageant la baie vitré de la salle des festivités. L’amiral chargea le lieutenant Luciano de gérer le problème de la sentinelle et le mis en relation avec le commandantPhénix.

       Pendant ce temps, l’amiral ordonna à la flotte de charger et d’armer les ogives nucléaires et de se mettre en position au-dessus des installations sidonienne. Le Lazare se chargea d’achever la station orbitale sans défenses. Les quatre autres vaisseaux progressèrent dans un immense champ de débris de verre de l’ancien satellite, de morceaux de carcasses d’aciers et d’aluminium carbonisés. C’était un immense cimetière à ciel ouvert.

       Les la septième flotte continua à lutter péniblement contre les chasseurs ennemis encore au combat. Alignés, les vaisseaux pivotaient sur eux-mêmes pour se trouver tête à l’envers vers le monde sidonien. Les pilotes continuaient de défendre, et Miller devenait vigilent pour cette opération risqué. Cette situation rappela un souvenir peu agréable au commandant Phénix, lorsqu’il voulut défendre Sidonie de ses nouveaux alliés.

       Aujourd’hui il est dans la situation inverse, il positionna le Prométhée au-dessus du site de production et de recyclage des corps mécaniques. Nathan, plaça le Bellérophon au-dessus des quartiers généraux. L’Andrasta se mit au-dessus de la base aéroportée et des quais d’entretiens. Murphy positionna l’Atlas au-dessus du site d’extraction de l’ethérium, raison première de l’implantation sidonienne sur ce monde.

       Quand soudain, les marines gardant les chambres de conditionnement et de lancement des missiles nucléaires communiquèrent le besoin de renforts. Puis très vite, on entendit un bruit inaudible de cris ponctué des derniers coups de feu avant le silence. Ces marines étaient au nombre de quatre et plus aucun ne répondirent.

       Aussitôt, armé de son lance grenade et accompagné de dix marines. Le lieutenant Luciano courut dans les coursives en oubliant la fatigue même pour stopper cette machine et ses projets. Les caméras avaient étés détruites dans le couloir par la sentinelle mais intactes dans la chambre des ogives qui sembla ne pas avoir été violée.

       Sur la passerelle, il devenait urgent d’en finir avec cette offensive nucléaire orbitale. Tous commençaient à craindre que la sentinelle détourne une ogive de son tube de lancement pour détruire le Bellérophon. Arrivé sur les lieux, Luciano découvrit les corps des quatre marines tués. La sentinelle était déjà partie.

       Sur la passerelle, les derniers préparatifs et autres calculs de lancements s’achevèrent. Il était temps de libérer les armes et de lancer les ogives, l’amiral et son second n’avait plus qu’à entrer leurs codes.

       Tout à coup un bruit sourd de plus en plus proche se fit entendre à travers les cloisons, tous levèrent les yeux et comprirent. Nathan allait dégainer son arme, quand soudain, les écrans de contrôles tombèrent sous des éclats d’étincelles suivit de la sentinelle. Elle tomba violement sur la table tactique marquant de ses deux pattes arrière le verre trempé.       Aussitôt atterrie au centre de la pièce, la machine déploya ses deux armes bras et commença à mitrailler tout autour d’elle. Elle toucha les premières personnes surprises, les autres se jetèrent au sol, d’autres dégainèrent leurs armes en vain et furent abattus. La passerelle avait des impacts de balles partout, la carte de verre était trouer et des ordinateurs explosés.

       L’amiral et son second étaient groggy sur le sol, Nathan ramassa son arme et tira deux balles dans la tête de la machine. Alors que des marines de garde entraient dans la pièce, ils furent abattus ou se couchèrent face à la puissance de feu de la machine. Nathan remarqua les cartouches au sol issu de la sentinelle et vit son stock de balles, elle ne pouvait pas tenir longtemps. Elle descendit de la table tactique et prit le poigné de l’amiral qui lui tira dessus. La machine broya son poignée, sous la douleur, Nathan lâcha son arme.  D’une main la machine posa de force la main de l’amiral sur son accès et déverrouilla l’ordinateur tactique du Bellérophon. De l’autre, elle tira ses dernières munitions pour tenir les gardes au sol.

       –Tirez ! Tirez ! Nom de Dieu, elle va tous nous tuer, hurler Nathan.

Elle se servit de sa main broyée pour déverrouiller les rideaux de la passerelle. Les vitres étaient endommagées et l’une d’elle était perforée, ce qui fit sortir de l’air de la pièce. Elle verrouilla les sas d’entrée pour empêcher à des renforts de venir sur la passerelle. Elle prit le contrôle des moteurs et fit basculer le vaisseau sur bâbord. Nathan au sol, avec son bras comme pantin, voulut que cela cesse. Il prit son couteau pour se couper la trachée. Au même moment Da Silva se releva et tira plusieurs coups de feu dans le dos de la Sentinelle, stoppant sa manœuvre. La machine se retourna alors pour lui tirer dessus et voilà que Oswald bondit de l’autre côté avec son couteau à la main pour lui arracher un œil. Il sauva l’officier en second d’un tir fatal, ainsi la machine lâcha la poigne morte de l’amiral et      lutta de ses mains avec Oswald. Il lui arracha son œil et planta difficilement le couteau dans le creux de sa carcasse, perforant un conduit hydraulique. Elle s’empara de lui par le cou d’une main et de l’autre et le poignarda en plein ventre d’une seule fois et le jeta au sol.

       Da Silva et les marines tiraient sur la machine en déroute, elle était endommagé et courut dans tous les sens pour fuir les balles. Le major devait reprendre le contrôle du vaisseau, désaxé de son tir nucléaire et plongeant dans l’atmosphère de la planète. Si cette limite serait atteinte, le Bellérophon ne pourrait plus repartir dans l’espace et il se cracherait sur la Verrière.

       Il fallait éviter cela, le major se leva près de la table tactique pour réamorcer le vaisseau. Remarquant cela, la sentinelle tira sur elle, forçant le major à se couvrir. La Sentinelle reprit alors encore des balles des marines.

       Oswald était en train d’agoniser, comme beaucoup de personnes sur la passerelle. Nathan se releva pour reprendre la main mais la machine trouva encore un autre angle de tir en se déplaçant sans cesse. Les autres officiers essayaient de le toucher sans trop de succès, elle était rapide et redoutable.

       Finalement, c’est le lieutenant Peters qui lui tira une balle dans son autre œil alors qu’elle se positionna pour tirer sur Nathan. Aveuglé, la sentinelle se lança alors dans une course effrénée sous les balles pour se rendre vers l’avant de la passerelle en direction des vitres endommagés. Arrivée là, elle fit un bond et se mit en boule et percuta une des vitres. Elle s’autodétruisit, entrainant la destruction d’une des grandes vitres blindés et de l’écran principal visiophone.

       Aussitôt l’air était expulsé et la passerelle se dépressurisa, il n’y que avait quelques secondes avant de tous mourir et ils s’accrochèrent tous pour ne pas être éjectés. L’amiral n’avait qu’une main et l’autre était trop molle pour refermer les volets, mais il essaya vainement. Le major Da Silva se trouva trop loin des commandes. Ils se regardèrent et se voyaient mourir, certains avaient déjà lâchés prise.

       La pièce était en train de se vider de ses cadavres, de ses débris, des armes et cartouches au sol ainsi que de tous objets volatils. Le lieutenant Luciano n’avait pas les accès à distance à cause de la Sentinelle qui avait programmé les contrôles uniquement à la passerelle grâce à l’identifiant de l’amiral. Malgré les appels incessants des marines derrière les portes, il ne pouvait rien faire. Alors, il essayait malgré tout d’hacker l’accès et rediriger les réserves d’airs inutiles.

       De plus, le Bellérophon était en train de plonger dans l’atmosphère de la Verrière et atteignit bientôt le point de non-retour, ainsi la gravité allait faire son travail. Powell, qui sut la situation par Miller ordonna à l’équipage d’abandonner le vaisseau. Pallas déclara à James que la guerre ne pouvait être gagnée sans le Bellérophon.

       Sur la passerelle, Il ne restait plus beaucoup d’air et la pression descendit, l’on voyait l’horizon du monde sidonien. Le lieutenant Oswald était protégé de l’éjection, coincé derrière la carte vitré tactique au milieu de la pièce. Son sang, attiré par la dépressurisation sorti par les trous sur la carte causés par les balles. Il ne restait plus que quelques instants à tous pour vivre, après ils finiraient carbonisés par l’entrée dans l’atmosphère.

       Des vultures sortaient du pont de hangar. Luciano refusa de quitter le Bellérophon et continua d’essayer. Oswald regarda Nathan puis il fixa le bouton des volets au poste d’artilleur, face aux baies vitrés, face au trou aspirant. Le lieutenant se traina péniblement sur le bord de la carte puis il se laissa aspirer. Il fut aussitôt attirer par l’air sortant et dans un dernier élan, il mit toutes ses dernières forces pour presser le bouton d’urgence de fermeture des volets. Il fut éjecter à l’extérieur mais les volets étaient en train de se refermer, sauvant tout le monde.

       Malgré son courage, le Bellérophon pénétra l’atmosphère de la Verrière, le vaisseau prenait encore de lourds dégâts. La dépressurisation était fini sur la passerelle et tous pouvait reprendre ses esprits. Nathan ordonna à Peters de faire un bond pour sauver le vaisseau, ce dernier hurla que c’était de la folie.

       –Lieutenant ! Ceci est un ordre ! Exécutez ou nous mourrons tous ! Hurla à son tour l’amiral.

       Pendant la chute du Bellérophon qui sembla perdu. Powell donna l’ordre aux vaisseaux qui ne dépendaient pas de l’amiral de tirer leurs ogives. Le capitaine  Pallas et le commandant Phénix voulurent attendre le Bellérophon.

       Sur la passerelle du vaisseau amiral, Peters entra péniblement les coordonnées orbitales. Quand cela fut fait, Nathan valida l’ordre de saut. C’était une première qu’un croiseur fasse le bond en de telles circonstances. Le portail d’éclairs s’ouvrit péniblement au nez du vaisseau car il chutait à l’horizontale, rendant le bond instable. Alors, sur ordre de Nathan, Peters dressa le vaisseau à la verticale complète, accélérant sa chute. Le portail put enfin s’ouvrir, le Bellérophon put le traverser à une vitesse anormalement élevé. Il se retrouva éjecter de l’autre côté tout aussi brutalement, le choc fit virevolter toute personne encore à bord.

       Tout le monde à bord était complètement sonné, le vaisseau avait pu quitter l’entré atmosphérique de la Verrière. Sur l’un des rares écrans encore opérationnelle, Nathan vit que la flotte essayait de rentrer en contact avec. Il se releva et mit les haut-parleurs :

       –Bellérophon sécurisé, Sentinelle neutralisée. A tous les vaisseaux de la septième flotte autorisation d’user de la force nucléaire. Ciblez positions prioritaires, amiral Nash terminé. 

       Cela ne pris que quelques instants pour que le Bellérophon, malgré sa souffrance ne puisse se replacer dans sa zone de tir. Les chasseurs sidoniens se battaient encore jusqu’au dernier mais sans support de bâtiments lourds, ils ne faisaient que s’écraser dans les défenses anti-aériennes des vaisseaux alliés.

       La septième flotte était en position et les bombes nucléaires sortirent des tubes de lancement de chaque vaisseau. Elles allèrent se fracasser avec effroi sur ce monde machine. Toutes les installations centenaires sidoniennes explosèrent et furent à jamais annihilés. Le forage, la production, l’entretien, tout ce qui faisait la puissance de ce point stratégique était terminé. Les bombardements des cinq vaisseaux avaient tout ravagé, il n’y avait plus rien. La Verrière, si chère à Néron, venait de tomber.

       La septième flotte avait réussi sa mission, alors ils firent un saut spatial pour quitter la zone afin de rejoindre l’Eureka Nine. Lydia et Nathan se regardèrent mutuellement, ils venaient de perdre beaucoup de frères d’armes qui étaient devenus des amis depuis tout ce temps à bord ensemble.

       L’équipage qui avait fui revint sur le Bellérophon pour remettre le vaisseau en état car il y eut d’énormes dégâts. Il était l’heure du bilan des différents ingénieurs. Ainsi, l’amiral et les autres chefs de la septième firent un état des lieux.

       –Le Bellérophon est dans un état déplorable, nous avons énormément perdu en capacité offensives et défensives. Coque, armatures, batteries, tourelles, nous n’avons plus assez de pièces détachés pour tout réparer. Votre vaisseau est indéniablement moins puissant et moins solide, amiral, dit l’ingénieur des structures.

       –Quant à l’Atlas, nous avons moins souffert mais nous avons des coursives condamnés sur tout le flanc tribord, perte d’une tourelle principale et de tourelles anti-aériennes, enchérit celui de l’Atlas.

       –Même chose pour l’Andrasta, nous avons des avaries sur tribord qu’on ne peut rebouchés fautes de pièces détachés et de suffisamment de mastic. Plusieurs tourelles sont hors services et un chasseur sidonien a réussi à endommagé la piste d’appontage, dit le commandant Powell.

       –Le Prométhée a de graves avaries mais cela n’est pas un gros problème. J’ai beaucoup perdu mais je dispose encore de la plupart de mes capacités offensives. Je vous ferai envoyer mon stock d’éléments de réparation. Je serai m’en passer, déclara le commandant Phénix.

       –C’est appréciable commandant. Capitaine Miller, qu’en est-il de l’état des escadrilles ? Repris l’amiral.

       –Tous vaisseaux confondus. Nous avons plus que 40% de chasseurs et de pilotes opérationnelles. Cette bataille a couté assez chère, nous allons aussi bientôt commencer à manquer de munitions. 

       Ils discutèrent alors du bilan des morts et des portés disparus. Il était tristement élevé, rarement une bataille ne fut aussi sanglante. L’amiral réalisa que ses hommes et ses machines commençaient à atteindre leurs limites. C’était le dur prix à payer pour atteindre l’ennemi en plein cœur.

       Miller rassura l’amiral qui sembla culpabiliser en lui disant qu’ils ont fait les bons choix pendant tout ce temps. Il se voulut optimiste en expliquant que c’était un miracle que Bellérophon et Andrasta aient pu tenir autant de temps. Puis, Nash ordonna à tous de faire de leur mieux pour retrouver une capacité de combat aussi optimal que possible.

       Il prit ensuite le commandant Phénix à part pour lui demander de lui fournir par message toutes les informations possible de l’occupation sidonienne sur Terre et sur le Rising Sun.

       Durant tout ce temps, tout le monde avait énormément de travail à tout remettre en ordre et à faire des réparations. Le major demanda à l’amiral si cette bataille valut toutes les victimes qu’elle avait engendrées.

       –Si vous demander pourquoi nous nous battons major, je vous répondrai avec toute la sincérité que nous l’avons fait pour tous ses gens qui sont morts. Ces gens qui sont morts ont fait de nous ce nous sommes aujourd’hui. Major, on se bat pour garder le pouvoir à l’humanité de décider pour son propre destin. 

       Il s’approcha de Lydia et toucher son ventre de sa main valide puis il s’en alla, elle comprit qu’il savait.

       La septième resta caché et immobile, il lui fallait plusieurs semaines de réparations. Un temps précieux dont Nathan savait pertinemment que l’ennemi ne le gaspillerait pas non en renforçant ses vaisseaux. Il réfléchissait alors à une stratégie, en s’appuyant sur les précieuses informations du commandant Phénix. Ainsi, ils passèrent beaucoup de temps ensemble à étudier les potentielles faiblesses du Rising Sun.

       Le Rising Sun était un symbole de puissance et de suprématie, résidence de l’empereur et du commandant suprême. Nathan sait que pour gagner une guerre, il faut faire tomber les symboles. Ils cherchaient désespérément la solution la plus efficace. Le vaisseau impérial était bien trop puissant, trop bien défendu. Même seul contre la septième flotte, il pourrait tous les vaincre facilement.

       Malgré tout, une idée arriva à germer dans la tête de l’amiral.

       L’Eureka Nine était plus souvent sollicité en missions de ravitaillements dans le cadre des missions de réparations. Powell décida de renforcer ses effectifs après qu’ils furent affaiblis lors de besoins sur le Bellérophon, suite à la mutinerie.

       Le commandant Logan, avait désormais un nouveau second venu de l’Atlas, le capitaine Reed. Il fut ravi, ils passaient à trois membres d’équipage sur sa passerelle.

Ils avaient souvent le temps de discuter ensemble pendant les longues heures de manœuvres. Logan voulut apprendre à connaitre son nouveau compagnon de bord :

       –Pourquoi vous avez acceptez de rejoindre l’Atlas a l’armée sidonienne ? Ils vous ont demandés d’éliminer d’anciens frères d’armes, lui demanda le commandant Logan.

       –Tu sais, on pensait tous que ce serait facile, deux vaisseaux de guerres perdus, lourdement armés, c’est vrai. Mais sans ressources, sans ravitaillements, pour nous c’était simple, soit vous creviez dans un coin de l’espace, soit vous vous rendiez, soit vous mourriez tous au combat. Avec la puissance militaire sidonienne, on ne voyait pas comment vous auriez pu gagner. Et puis, la guerre était fini et on l’avait perdu, beaucoup de gens l’ont acceptés. Beaucoup avait déjà trop soufferts. On m’a aussi dit que vous avez eu la chance de ravitailler dans un monde vierge et que ce n’était pas le lieu de votre destination initiale que la sonde Céleste avait donné, répondit le capitaine Reed.

       –En effet, et seuls l’amiral et le pirate connaissaient cet endroit tenu secret.

       –Tu sais, il faut aussi savoir qu’ils ont menacés nos familles si on les trahissait, je crains le pire maintenant. On pouvait aussi avoir une récompense réservée aux élites si on réussissait.

       –Nous c’était différent, s’ils n’étaient pas morts lors de l’offensive nucléaire. Ils nous ont menacés de les exécuter en direct. Les officiers ont tenus et des gens qu’ils aimaient sont morts, ils ont montrés l’exemple en quelque sorte. Même l’amiral déclara à l’écran que ce n’était pas sa fille et qu’elle avait probablement été tuée avant. Quel genre de récompenses vous ont-ils promis ?

       –Ils offrent la vie éternelle, pour ceux qui collaborent ainsi que pour leurs familles. Ils nous offraient de vivre dans les derniers endroits les plus paradisiaques de la Terre, habituellement réservé à une poignée de personne. Nous avons eu la preuve de gens en bénéficier, ils étaient heureux. Mais surtout loin de tout ça !

       –La vie éternelle, j’étais là quand on a interrogé le commandant sidonien. Il nous en a parlé, lui n’en peux plus de sa vie éternelle. Je ne suis pas convaincu que c’est un cadeau, mais plutôt un fardeau. Puis vous devenez les esclaves psychiques de l’empereur, vous perdez tout ce que la vie offre. La sensation de toucher, de gouter, le chaud, le froid, le vent, la diversité des sons et baiser ! S’exclama Logan, bienheureux d’être un vivant.

       Le capitaine Reed ria de ses arguments.

       –Je te dis que si tu deviens une putain de machine, tu es diminué, renchérit Logan en faisant les gestes de prise sexuelle. La situation fit éclater de rire les deux hommes.

       –Commandant, capitaine. 

       Ils se retournèrent tous deux, surpris, c’était le lieutenant Luciano qui était venu les saluer. Il les avait bien entendus rires. Luciano était venu résoudre un problème informatique sur le vaisseau-foreur qui s’était déclaré pendant le ravitaillement des cuves du pont d’envol du Lazare. Il passa son chemin pour se mettre au boulot à l’autre bout du vaisseau. Luciano informa le commandant qu’il en aurait pour plusieurs jours sur son vaisseau.

       –Est-ce que ta famille faisait partie de la liste ? Sont-ils morts ? reprit Reed une fois Luciano sorti de la passerelle. Le commandant Logan le regarda d’un air sérieux.

       A bord du Bellérophon Nash et Miller avaient une discussion. Le chef des escadrilles suggéra de trouver un moyen d’envoyer un message sur Terre pour que les habitants puissent se rebeller. Phénix et Murphy avaient confirmés que les forces terrestres étaient essentiellement des androïdes pilotés par le vaisseau impérial. Il pense qu’il serait judicieux de les avertir le moment venu afin qu’ils s’opposent contre les forces sidoniennes en présence qui seront très faibles et désorienter. Nathan trouva sa proposition intéressante et alla l’étudier.

       Quelques jours plus tard, on remarqua que la situation s’améliora au sein de la flotte. Les efforts payaient et les bâtiments de guerre se portaient mieux. Toujours dans le fruit de sa réflexion, Nathan fit appel au docteur Haiden afin de l’assister sur les aspects techniques concernant le Rising Sun. L’amiral était épuisé de donner tant d’énergies à réfléchir à tous ces divers problèmes qui semblaient insolubles.

       Il regarda encore ses photos sur sa tablette avant d’aller se coucher, ses derniers messages, sa femme Cassandra, sa fille Loumène. Tout ceci semblait si loin après avoir autant donné corps et âme au genre humain.

       Il se réveilla quelques heures plus tard en sursaut.

       –Alerte de niveau trois, tous à votre poste de combat, hurla le lieutenant Peters qui était aux commandes.

       Nathan prit son oreillette et demanda à la passerelle ce qui était en train de se passer.

       –Le vaisseau ravitailleur Eureka Nine vient de faire un bond spatial non autorisé, il a disparu des écrans radars et nous ignorons sa position, répondit le lieutenant.

       Nathan prit sa veste d’uniforme et couru jusqu’à la passerelle, il croisa le chemin de son second, le major Da Silva.

       –Tu sais ce qu’il se passe ? Tu es courant que quelque chose ?

       –Non, Peters ne se trompe pas j’en ai bien peur. 

       L’amiral et son second prirent place sur la passerelle. Nathan regarda autour de lui, de nouvelles têtes et face à lui, l’un des volets des vitres était toujours fermé. Cela avait bien changé pendant les travaux, pendant qu’il se préoccupé de la suite. L’armoirie du Bellérophon était toujours là.

       –Que s’est-il passé encore ? Où sont-ils ? Quelqu’un sait ce qu’il se passe ?! Hurla-t-il.

       Personne ne répondit et Nathan perdit patience. L’Eureka Nine était le vaisseau le plus important de la flotte et il avait toujours pris soin de toujours bien le protéger. Bien que les vaisseaux soient pleins, l’Eureka Nine transporte tout l’ethérium qu’il avait foré sur le satellite de Gaia, le carburant le plus pur.

       Il ne fallait surtout pas que les sidoniens le capture ou le détruise. La septième flotte en dépendit pour tous ses besoins énergétiques. De plus, le vaisseau faisait partie de l’équation que Nathan s’efforçait de résoudre pour vaincre les sidoniens.

       C’était inacceptable, toutes ces batailles, tous ces sacrifices, tous ces morts, tout cela allait être anéanti. Tout cela pour rien, c’était la catastrophe, l’amiral perdit son calme légendaire et entra dans une colère noire. Il tapa de son poing sa piteuse table tactique déjà en berne et fini de l’achever. Il ordonna expressivement que l’on retrouve par tous les moyens possibles son vaisseau ravitailleur. 

       –Logan vous a trahi, dit Lydia en s’appuyant sur la table de ses deux bras. Nathan regarda son second, puis il déclara :

       –Lieutenant Peters, faites sauter la flotte au point sûr le plus proche de la Terre. Vous prendrez soin de reconnecter le vaisseau au réseau du système Panopticon une fois arrivé. Vous n’y autoriserez uniquement la carte des vaisseaux fédéraux en temps réel.

       –Amiral ? À l’instant où nous ferons cela, les sidoniens pourront nous tomber dessus et nous sommes à peine en état de nous battre, exclama l’officier exécutif.

       –Si Logan et Reed m’ont trahi. Ils doivent surement s’en aller pour livrer le vaisseau le plus utile de cette flotte. Si c’est ce qu’ils font, je dois les retrouver au plus vite. Ils ont surement dû se reconnectés pour être retrouvés par les sidoniens. 

       Le commandant Powell voulu s’adresser à Nathan via son oreillette :

       –Amiral, êtes-vous surs de ce que vous voulez faire ? Nous avons assez d’énergies dans nos réserves pour tenir quelques mois et pour tenter de libérer la Terre. Si nous poursuivons l’Eureka Nine, nous risquons de perdre beaucoup. On ne s’est pas encore vraiment bien remis de la Verrière, surtout le Bellérophon.

       –Je pense que nous aurons besoin de l’Eureka Nine pour libérer la Terre plus tard. C’est un atout extrêmement précieux. Nous devons le ramener. 

       Sur ces derniers mots, le lieutenant Peters reconnecta le Bellérophon au réseau Panopticon fédéral. L’Eureka Nine y figura, ainsi que tous les vaisseaux de la flotte sidonienne. On pouvait constater que le vaisseau-foreur était déjà escorté par quatre croiseurs et que d’autres bâtiments sidoniens convergèrent sur sa route. Désormais, d’autres encore, ayant puent repérer la septième flotte se mirent en route droit vers elle pour tenter de lui barrer la route.

       –Peters, mettez le cap sur le vaisseau Eureka Nine ! Ordonna Nathan.

       –Comment comptes-tu le récupérer ? Si l’équipage s’est mutiné, tu ne vas pas les aborder en pleine bataille ! Demanda le Major.

       La septième flotte fit une succession de trois bonds spatiaux pour rattraper l’Eureka Nine. Ce dernier était capable de garder la distance mais il ne le fit pas pour rester avec son escorte. La qualité du carburant ethérium que les hommes avaient depuis Gaia faisait la différence. La flotte de l’Eureka continua à fuir vers la Terre.

       Au cinquième saut, un comité d’accueil attendit la septième flotte qui avait anticipé sa position. Nash et Powell l’avaient remarqué trop tard, la bataille n’eut pas le temps d’éclater que les vaisseaux repartirent sous le feu ennemi.

       Peu à peu, au bout du huitième saut, la flotte parvint à rattraper la flotte de l’Eureka Nine qui venait de finir son bond. Aussitôt, deux croiseurs voulurent faire barrage en se mettant de flanc. Le Bellérophon et l’Andrasta s’acharnèrent avec ferveurs sur l’un des deux croiseur pendant que Lazare brisa l’autre. Ainsi, sans jamais s’arrêter la flotte poursuivit avec détermination l’Eureka.

       –Amiral, les sidoniens profitent de notre connexion au réseau pour tenter de pirater le vaisseau. Ils font sauter les clefs encryptés de Luciano. On ne peut pas tenir longtemps sur le réseau, déclara Lydia.

       L’Eureka Nine fit encore un bond que la flotte voulait suivre aussitôt, mais quand le saut fut terminé. Le vaisseau disparu des écrans du système réseau, il s’en était retiré et il laissa la septième flotte encerclé par l’armée impériale sidonienne. Les possibilités de le retrouver étaient infimes, le champ de recherche était trop large. L’amiral Nash dû se résoudre à abandonner la poursuite. Il pouvait s’y attendre, il déconnecta son vaisseau du système Panopticon et fit une succession de bonds pour s’éloigner discrètement de la zone pullulant de sidoniens en patrouille.

       Il ordonna néanmoins à Peters de s’approcher du système solaire, caché dans une nébuleuse magnétique. Nash voulut rester caché et ne plus gaspiller de carburant, mettre en place des opérations d’espionnages.

       La perte de son vaisseau ravitailleur, la mort de beaucoup trop d’hommes, les dégâts sur les croiseurs fédéraux, puis la chute de la Verrière. Tous ces faits, poussa désormais Nash à vouloir mettre en œuvre des actions visant à libérer la Terre de l’oppression sidonienne. Nathan espéra que les sidoniens ne trouveront pas la flotte, l’obligeant à consommer du carburant. La course contre la montre était lancée, l’amiral Nash dut réunir son état-major.

       Un jour auparavant, à bord de l’Eureka Nine, le commandant Logan et le capitaine Reed reprirent leur discussion où ils l’avaient laissé.

       –Alors ? Ils étaient sur la liste ?  Demanda le capitaine Reed.

       –Je n’ai pas regardé, répondit-il.

       –Nom de dieu ! Vas-y ! Qu’est-ce que tu attends ? Regarde !

       Le commandant Logan regarda la liste, qui était publique. Les membres de sa famille et ses amis n’y étaient pas. Il ne comprit pas, ils ne faisaient pas partie des 35500 personnes exécutés. 

       –Qu’est-ce que tu veux dire ? Se demanda-t-il.

       –Tu as le vaisseau le plus précieux de la flotte. Les sidoniens veulent que le leur livre, voilà ce que ça veut dire !

       –Justement ! Pourquoi ne pas me l’avoir fait comprendre à ce moment-là avec la liste ?

       –Parce que Nash t’aurais remplacé. Les sidoniens comptaient sur toi pour comprendre que les des familles étaient menacés de mort, sauf la tienne étrangement. Ecoute, si tu ramenais le vaisseau aux sidoniens. Tu pourrais sauver ta famille et moi la mienne. Sans l’Eureka, la septième ne tiendra pas longtemps. Les Sidoniens le savent et ils sauront te récompenser.

       –Ca fait presque deux ans que nous nous battons pour sauver l’humanité. Nous avons réussi des choses inimaginables et sommes proches.

       –L’humanité n’a pas besoin d’être sauvé. Elle a fait son choix, elle a accepté les sidoniens. Regarde à quoi tout ça mène, vous avez eu vos succès mais près de la moitié des gens de l’expédition d’origine sont morts. Le Bellérophon tombe en ruine et je ne parle même pas des autres vaisseaux. La cause est noble mais la folie de Nash nous conduira tous à la mort les uns après les autres. Alors que tu peux sauver ta femme et tes enfants.

       En quelques instants, le capitaine Reed réussi à faire douter le commandant Logan.

       –Peut-être tu as raison.

       –Crois-moi bien pour l’avoir vu. Jamais la septième flotte ne pourra battre le Rising Sun. Pas même le feu d’aegis. Combien sommes-nous à bord là ?

       –Une dizaine, le lieutenant Luciano est toujours là aussi.

       –Tu penses que tes gars pourraient être convaincus ?

       –Pas tous.

       –Bien, je prends les choses en mains, dit le capitaine Reed d’un ton déterminé.

       Il prit les identités de ceux qui pouvaient acceptés d’abandonner la septième, fatigués de cette guerre qui n’en finit plus. Puis, il alla convaincre un à un les plus sûrs, se joignant à lui. Quant aux autres furent assommés, enfermés et surpris que la passerelle ne réponde pas. Prendre le vaisseau en otage ne pris que quelques heures à Reed et ses hommes.

       Il ne resta plus qu’à neutraliser l’officier du Bellérophon, Luciano était absorbé par son travail sur l’ordinateur central. Cependant, il remarqua assez vite des étrangetés depuis sa station de travail. Sans raison valable, le login du commandant avait bloqué les communications sortantes et d’autres paramètres. Il lui demanda des explications et il comprit que Logan était en train de gagner du temps car ses explications n’étaient pas claires. De plus, il lui intima l’ordre de rester sur place alors que le lieutenant entendit des hommes s’approchant à grand pas dans la coursive. Luciano se dépêcha de tapoter sur l’écran de maintenance ce qu’il devait y inscrire.

       Inquiet, il dégaina son arme et ouvra le feu au moment où Reed et ses deux acolytes arrivèrent dans la grande pièce, armes au poing. Le capitaine Reed allait parler mais fut aussitôt interrompu par une balle qui se logea dans sa tête, tombant instantanément. L’un des hommes l’accompagnant réplica aussitôt et Luciano fut gravement touché au ventre.         L’officier du Bellérophon s’écroula en arrière et le sang commença à se répandre autour de lui. Le commandant fut aussitôt prévenu de la situation et il se précipita sur les lieux, il ne voulait pas que du mal soit fait à Luciano, mais c’était trop tard. Les deux hommes avaient appris à bien se connaitre après avoir passés autant de temps dans l’espace.

       Logan entra dans la chambre de l’ordinateur, il vit Reed, mort sur le sol et il s’approcha de Luciano, agonisant.

       –Pourquoi Logan ? Peinait-il à lui demander.

       –Il faut que cela cesse, je compte ramener l’Eureka aux forces sidoniennes. Nous ne pourrons les vaincre, ma famille est toujours vivante.

       –Alors toute la flotte s’est sacrifiée pour rien.

       –Non, nous nous sommes bien battus mais cela ne sert à rien de continuer.

       –Tu ne comprends pas, l’amiral a besoin de l’Eureka pour vaincre le vaisseau-monde de Néron. Tu vas tout gâché. Je te supplie de ne pas faire ça.

       Sur ces dernières paroles, le lieutenant Luciano s’éteignit. Logan murmura qu’il était désolé, et c’était d’un pas non chaland qu’il retourna sur sa passerelle. Il réfléchit sous le regard insistant de ses hommes complices aussi coupables de lui. Peut-être que Luciano avait dit la vérité, quoiqu’il en soit la perspective de revoir sa famille le réjouissait plus que de continuer la guerre. Mais surtout, il craignit la sanction de l’amiral.

       Alors, il entra les coordonnées de saut pour s’approcher de la Terre et l’Eureka Nine sauta, disparaissant des écrans de la septième flotte. Logan se connecta au réseau Panopticon fédéral et fût encerclé quelques instants après par deux croiseurs sidoniens.

       –Je suis le commandant Logan du vaisseau ravitailleur Eureka Nine, faisant partie de la septième flotte expéditionnaire fédéral sous les ordres du Vice-amiral Nathaniel Nash. Je suis venu me rendre et remettre le commandement du vaisseau à l’armée impérial sidonienne.

       –Commandant Logan, veuillez nous remettre votre clef de lancement. Préparez-vous à l’abordage, dit un officier sidonien.

       –Négatif, les clefs sont toujours détenues par l’amiral Nash. 

       –Commandant, vous serez abordés et votre vaisseau sera escorté jusqu’à la Terre.

       Quand soudain, Logan remarqua le Bellérophon sur ses écrans, connecté au réseau Panopticon et à sa recherche. Jamais l’amiral n’aurait pris un tel risque, il comprit que ce dernier voulut absolument connaitre sa position. Alors Logan fit sauter le vaisseau à plusieurs reprises en donnant le soin de déclarer sa position à l’escorte sidonienne. Mais ces derniers étaient trop lents et le Bellérophon les rattrapa. Logan prit alors la décision de sauter dans un endroit seul tout en désactivant le réseau Panopticon. Egalement visibles sur ce réseau, les croiseurs sidoniens qui l’escortés auraient pu trahir sa nouvelle position.

       Le jeune commandant ne voulait pas subir la punition de l’amiral, il n’aurait jamais eu le courage d’affronter l’amiral et d’assumer ses choix. Il était désormais seul dans un endroit perdu de l’univers sans aucun point de ralliement. Il pensa que la meilleure chose à faire était de rejoindre la Terre sans escortes sidonienne.

       Les écrans radars du Bellérophon et de l’Eureka Nine sonnèrent simultanément.

       D’abord sur le Bellérophon, toujours caché et sur le pied de guerre. Un signal radio lointain ad-hoc local résonna, seul le vaisseau amiral pouvait le détecter. Le major ne comprit pas, ce genre de signal était assez particulier, il résonna à travers l’espace et donna une position avec seulement une minute de décalage.

       Nathan demanda plus d’explications à Lydia, alors celle essaya de le déchiffrer et le message était simple. Il s’agissait du matricule du lieutenant Luciano. Nathan et Lydia comprirent aussitôt qu’il s’agissait d’une trace laissé par l’officier resté sur l’Eureka afin d’être retrouvé.

       L’amiral ordonna qu’un chasseur furtif se rende sur la position, il revint assez vite au rapport. L’Eureka Nine était sur les lieux, aussitôt Nathan ordonna à Miller de neutraliser le moyen de saut spatial du vaisseau. Puis, il fit faire un saut à la septième flotte. Nash était heureux de la prouesse de son officier technique, son acte allait lui permettre de récupérer l’Eureka.

       A bord de l’Eureka Nine, les radars moins puissants firent remarquer que tardivement au commandant deux points d’énergies éclairs lointains. Logan reconnu ces signatures énergétiques, c’était des blackhornets. Il voulut faire un bond et courut vers la commande pilotage, mais c’était déjà trop tard.

       Le vaisseau trembla à cause des missiles qui fracassèrent ses capacités de sauts spatiaux. Face à lui l’imposante proue du Bellérophon surgit des ténèbres. Les vultures arrivèrent et peu de temps après, des marines étaient en train de forcer l’accès en découpant la coque.

       Les équipes d’assaut du Bellérophon abordèrent le vaisseau en quelques minutes. Les huit hommes d’équipages qui le soutenaient refusèrent de se rendre ou de se soustraire à la justice de l’amiral, moururent au combat dans l’assaut. Le sang continua à se répandre à bord. Logan était seul et resta figer, les yeux droits devant lui fixant la figure de proue du Bellérophon. Il avait perdu en raison du signal dissimulé qu’avait fait émettre Luciano. Il ne fallut que peu de temps avant que les marines n’arrivèrent sur la passerelle du vaisseau pour arrêter le commandant. Ce dernier était sur le point de se suicider. Alerté par ses marines observant la scène. Nash eut une conversation avec Logan, qui renonça et déposa son arme.

       La plupart de l’équipage qui lui avait été confié il y a plus d’un an était mort à cause de sa mutinerie. Les rares survivants qui avaient étés restés fidèles à l’amiral furent libérés.        La passerelle du Bellérophon appris les circonstances de la mort du lieutenant Luciano. Ils furent tous accablés de sa mort mais ils savaient tous pourquoi il avait donné sa vie. Luciano voulut sauver l’Eureka Nine, tous saluèrent son sacrifice dans ses pensées.

       Tous ceux de la septième flotte pensèrent encore à leurs sœurs et frères d’armes devenus des amis, morts depuis leurs entrées en guerre.

       Nathan dut expliquer pourquoi tous ces gens étaient morts, pourquoi ils avaient tous soufferts pendant plus d’un an, isolés dans l’espace. Il le fallut car avec la fuite de l’Eureka, Nathan craignit d’autres divisions et mutineries au sein de sa flotte. Il en avait déjà eu l’amère expérience lors du voyage allé sur Gaia.

       Il fallait que les derniers hommes libres restent forts, unis et solidaires derrière sa personnalité de leader pour mener à bien l’ultime bataille de l’humanité pour sa liberté.