IX – Châtiement Dance of the Reed Flutes «L’histoire est un mensonge raconté par les vainqueurs.» Adrien Goetz, Intrigue à l’anglaise, écrivain français du 21ème siècle. Trois mois venaient de s’écouler pour la septième flotte, sans encombre, sans combats pour un voyage retour vers les mondes des hommes. Le Bellérophon était devenu bien plus qu’un vaisseau de guerre, c’était devenu un lieu de vie et d’échanges, comme une maison. C’était le pivot central du transit de la flotte, un lieu étroit et fermé, unis dans un même but. Plus d’un an confinés ensemble dans les mêmes difficultés avait révélé des traits de caractères que les hommes ont oubliés bien au-delà de la discipline militaire. Leurs quotidiens habituels sur leurs mondes les avaient plongés dans un individualisme de complaisance. Cela démontra aussi des aspects plus sombres propres aux hommes et révéla aussi des tensions. Toute émotion ressentie à bord était décuplée avec la proximité des autres. Des soirées de détentes étaient régulièrement organisées afin de permettre à tous de se détendre. Ces moments de pause étaient également l’occasion pour les officiers supérieurs de réapprécier leurs stratégies de combat posément. Il était toujours question d’une quelconque supériorité numérique évidente de la flotte ennemie. Désormais, il fallait tenir compte que les sidoniens serait tôt ou tard averti pour la destruction de leur monde originel. La septième, grâce au l’ethérium du satellite de Gaia avait toujours de l’avance, estimée à un mois. L’amiral espérait qu’il continue leurs tactiques de s’éparpiller encore longtemps avant de changer d’avis au vue de leurs pertes. Jusqu’ici les sidoniens avaient choisir de couvrir de larges zones en divisant leur flotte par des petits groupes de combats les rendant plus vulnérables. Jusque-là, la stratégie sidonienne était très passive, puisque les attaques de la flotte était limitées, couteuses en vies, en ressources, à la santé des vaisseaux. Pour en finir avec la septième, les sidoniens comptaient sur le manque de ressources évident qu’il manquerait théoriquement à la flotte sans Gaia. Mais aussi, à la faiblesse latente de la flotte pour combattre et résister, sans Lazare. A la faiblesse d’esprit de certains hommes d’équipages, comme Sting et Hansen. Au final, l’amiral n’oublia pas l’intelligence de son ennemi et sa capacité à s’adapter car il fut déjà surpris. La septième flotte eu de la chance, du talent, de l’instinct de survie. Peut-être ses hommes et femmes qui la composent ont fait les bons choix insidieusement. Le secret de l’amiral, c’est de s’être laissé guider par les événements et de n’avoir sans cesse lutté contre le sentiment d’injustice et d’impuissance qui l’envahit chaque fois. Ce même sentiment qui apparu pour la première fois quand il servit sur l’Héracles et qu’il vit de ses propres yeux les hommes de la Terre tués massivement par arme atomique les hommes de Terra Nova. Cela n’avait jamais eu aucun sens à ses yeux, il sut qui vécut plus bas, et c’était des gens comme lui. Ces trois mois de tranquillité emplis de ces moments de joies et de réflexions stratégiques étaient résolus. Tout le monde se retrouva à son poste de combat car la septième flotte était prête à faire son grand retour dans la voie lactée, dans le territoire spatial des hommes sous occupation sidonienne. –Situation ? Demanda Nathan. –Rien à signaler sur le radar longue portée amiral, répondit le lieutenant Oswald. –Bien, envoyez des vultures en reconnaissance lieutenant. Le commandant Powell en fit de même et envoya en reconnaissance ses vultures. La flotte était à la recherche de cibles isolées à attaquer, comme toujours il fallait poursuivre le combat inlassablement. Quelques jours plus tard, c’était le jackpot. Deux croiseurs en patrouille, les vultures chassèrent la reconnaissance aux alentours, peu de chance qu’une flotte sidonienne puisse intervenir très rapidement en cas d’attaque. Le rapport plu beaucoup à Nathan et Powell, c’était une cible très tentante, ainsi ils se décidèrent d’attaquer dès le lendemain. La nuit fut courte et le jour venu, l’amiral vint sur la passerelle, le major le regarda. Prise dans les secrets des dieux, c’était sans surprises qu’elle comprit en voyant Nathan ce qui alla arriver. Alors, elle prit les commandes des hauts parleurs des vaisseaux afin d’ordonner l’alerte de niveau trois. Ainsi le Bellérophon se réveilla de sa subitement monotonie et tout le monde se précipita à son poste. L’amiral prit l’intercom flotte, passant la flotte en condition de combat. L’Eureka Nine fit son saut de sureté, comme toujours, étant un vaisseau trop précieux. Puis l’amiral prit la parole : –Ici votre Amiral, je suis fier de servir avec vous tous. Ensemble nous sommes bien plus que des soldats. Nous sommes ceux qui ont accompli un des plus grands voyages que jamais aucun homme n’eut fait. Nous sommes ceux qui avons fait fléchir l’empire sidonien. Nous sommes ceux qui mettront un terme à leur existence nuisible pour ceux que nous avons juré de servir au péril de nos vies. A toutes les stations, à votre poste de combat, terminé. Nathan tira ses doigts sur sa table tactique au même moment pour mettre fin à son intercom. Il avait assez bien parlé selon lui. Il ordonna au capitaine Miller de faire son travail habituel, ainsi quatre blackhornets quittèrent le pont d’envol pour faire un saut vers leurs cibles. Miller était dans l’un des chasseurs furtifs, il s’approcha suffisamment prêt de sa cible qui continua de naviguer à vitesse de croisière. Miller ordonna de tirer, ainsi les missiles se dirigèrent vers leurs réacteurs. Ils se retrouvèrent aussitôt sous le tir des mitraillettes de défenses arrière, se montrant très réactifs. Les défenses anti-aériennes eurent raison d’un des blackhornet qui fut touché, il tourbillonna avant de se crasher dans les réacteurs. Leur commandant envoya ses chasseurs, puis il ordonna de partir. Quelques instants après, pendant leurs fuites afin d’exécuter un saut, son réacteur explosa. Les trois blackhornet restants, ainsi que le vulture en observation firent un saut afin de faire un rapport à l’amiral. –Amiral, vaisseaux ennemis neutralisés, incapacité de faire un saut confirmé, perte d’un blackhornet au combat, terminé. –Bien, entamez la procédure de saut de la flotte. Chargez l’Aegis et faites partir les escadrilles une fois sur place. Aussitôt les ordres donnés, le major ordonna aux stations de combats de se tenir prêt. Quant à Olsen, il chargea l’Aegis pour tirer une fois arrivé sur place. Alors Peters fit faire un bond spatial au Bellérophon puis le reste de la flotte suivit l’offensive. Cela ne pris que quelques instants et permis à l’Aegis de se charger pour être prêt à tirer une fois arrivé sur place. Ainsi le vaisseau amiral serait le premier sur place et il ne resterait plus que quelques instants pour tirer et éviter que l’ennemi ne manœuvre, il fallait le surprendre. Une fois la flotte arrivée sur le lieu du combat. Comme prévu, le lieutenant Olsen délivra la puissance de feu de l’Aegis qui se dirigea droit vers les croiseurs sidoniens. La lumière destructrice transperça le premier depuis ses réacteurs arrières jusqu’à sa proue, le faisant ainsi imploser de l’intérieur. Puis le lieutenant Olsen redirigea le tir vers le second croiseur, atteignant le sommet de sa tour de contrôle et fit ressortit le tir par-dessous, engendrant alors une explosion en son milieu, découpant ainsi le croiseur en deux. Pendant ce temps, les transporteurs légers et chasseurs sidoniens fuyaient les chasseurs humains. Tout le monde était satisfait du résultat du combat, personne n’était mort et les sidoniens se retrouvaient délestés de deux croiseurs de plus. –Rappelez les chasseurs, on s’en va, ordonna l’amiral. Quand soudain une alerte missile sonore apparut à l’écran qui devint rouge. Des missiles venaient d’être détectés et tirés à la poupe du Bellérophon par des chasseurs furtifs. Aussitôt les batteries arrières du vaisseau se mirent à tirer pour stopper les missiles. Aussitôt, Miller qui était en vol, partit en chasse chercher le visuel des chasseurs furtifs ennemis. Un missile passa la barrière de tir et alla se fracasser sur un réacteur du Bellérophon. Bien que fortifié par les tôles du Lazare, l’un des deux réacteurs fut percé et commença à s’embraser. Instantanément, Peters fit réduire l’afflux d’ethérium pour l’empêcher d’exploser, mais le vaisseau perdit en manœuvrabilité et ne put exécuter de bond spatial avec cette surchauffe. Les sidoniens n’avaient pas de chasseurs furtifs, cela était surprenant. L’escadrille de Miller les avait fait fuir et il protégeait les arrières du vaisseau. La flotte était immobilisée avec un danger fantôme inhabituel face à eux. Les sidoniens avaient enfin réquisitionné des chasseurs terriens et mimaient leurs tactiques de combats. Quand soudain, cinq vaisseaux firent leur apparition dans la zone de combat, les bonds spatiaux se finirent et ils étaient en formation. Tous les officiers de la septième flotte étaient stupéfaits car le vaisseau en tête de cette flotte arrivant était fédéral, c’était le croiseur stellaire Atlas. –Signature numérique officielle, amiral, vérifia Luciano. –Lieutenant ! Demande visiophone avec l’Atlas, se présentant comme vaisseau amiral de la flotte en présence. Un vaisseau humain à la tête d’une flotte sidonienne, cela mit un coup au moral des officiers. Nathan se méfia des demandes de communication sur grand écran depuis la prise d’otage qui avait divisé la flotte. Mais il fallait rester une équipe unie, alors fit signe de tête au major en face de faire la demande en intercom flotte. L’écran mit la passerelle de l’Atlas en visiophonie. Nathan reconnut aussitôt le commandant Murphy, jeune officier en second du Chronos avant la guerre. Il était secondé par un sidonien, leurs visages blancs pâles les trahissant toujours. Mais surtout, il ne portait pas l’uniforme fédéral des hommes. –Vice-amiral Nash, vous avez déshonoré votre patrie, vous savez que vous avez désobéi aux ordres. Vous avez même été jusqu’à faire alliance avec le pirate que vous étiez chargé de traquer avant la guerre. Le monde a changé, nous avons fait la paix et nous arrivons à nous entendre afin de faire des choses extraordinaires avec les sidoniens. Certes, la guerre les a poussés à prendre de trop nombreuses vies humaines. C’est vrai, mais ils apportent beaucoup de choses aux humains maintenant. Nous comptons progresser ensemble, et vous autres, êtes un frein à ce projet. Cela doit cesser, pour la dernière fois amiral, et c’est votre ultime chance. Je vous demande de vous rendre et de cesser les hostilités. Sans quoi, je me chargerai de vous traquer et de vous éliminer afin de maintenir la paix. –Commandant Murphy, il semblerait que les promotions pleuvent une fois la guerre terminée. Je vais vous dire mes vérités, en tant que porte-parole de cette flotte. Parce que ça fait longtemps que j’ai oublié le poids de mes étoiles. Nous revenons tous de l’enfer, les planètes jumelles de Sidonie. Après ce que nous avons tous vu, il nous est impossible d’imaginer que ces êtres chaotiques, qui ne sont que des machines puissent décider du destin de l’humanité. Voyez-vous commandant, si les hommes doivent s’éteindre en se trompant collectivement, ce sera notre responsabilité. Mais si nous échouons parce que nous croyons aux sidoniens par la force, ça serait affreux. Sachez que ces êtres ont échoué dans leurs propres choix de civilisation, alors ils ne valent rien. Si nous leur confions notre destin, nous ne sommes pas dignes de nous-même. Ainsi, nous mériterions d’être asservis et de disparaitre. –Ce ne sont pas des machines, c’est uniquement leurs corps. Ils étaient des êtres organiques bien avant que nous soyons nés amiral. Ils ont l’expérience de l’existence, ce que vous refusez de comprendre c’est qu’ils sont l’étape suivante de l’évolution et qu’ils nous l’offrent. Toujours sur le côté, le second officier sidonien ne dit rien, laissant les hommes délibérer entre eux. –Vous êtes fou de croire ce qu’ils disent, d’offrir un cadeau aux hommes. Ils sont venus nous prendre quelque chose, comme toute initiative guerrière. Ils ne sont pas venus donner quoique ce soit, vous croyez aux chimères Murphy. –Amiral, les hommes de demain souhaitent la paix. Mais vous poursuivez cette guerre, continuant d’ouvrir de vieilles blessures. Vous êtes un passé révolu, la population a accepté de coopérer avec les sidoniens et nous travaillons ensemble à un futur meilleur pour nos deux peuples. Confinés dans vos vaisseaux vous ne voyez rien de ce qui se passe sur nos mondes. –Confinés dans une démagogie absurde imposée par les sidoniens, c’est vous qui êtes aveugle, commandant. –Assez discuté, puisque c’est ainsi et que vous refusez définitivement d’abandonner. Nous vous traquerons, nous vous poursuivrons, nous ne vous laisserons aucun répit et nous vous détruirons. Si par quelque miracle qu’il soit, vous arriviez à survivre dans l’espace. Nous nous assurons que jamais vous ne puissiez revenir sur les mondes pour déverser votre message de guerre. Les humains ignorent votre existence et finiront par accepter l’évolution qui nous attend. Nous allons obtenir la vie longue, une grande civilisation unie nous attend, se passant de besoins organiques. L’espoir de revenir au système ancien qui manque à certains sera mort, vous êtes tous morts, reprit l’officier sidonien, puis l’intercom se coupa. La flotte sidonienne menée par l’Atlas se mit alors en position et encercla la septième flotte. Nathan ordonna de charger l’Aegis, il en fallut dix minutes. Nathan brancha son oreillette en communication flotte et donna l’ordre de maintenir l’alerte de combat de niveau trois car il y allait avoir un lourd combat. Les cinq vaisseaux ennemis étaient autour de la flotte. Pallas parla à l’amiral et suggéra d’être en tête de ligne, Bellérophon en second et enfin l’Andrasta. Les trois vaisseaux plongèrent afin d’échapper à l’encerclement sidonien. Alors les sidoniens ouvrirent les hostilités en tirant dans le dos des trois vaisseaux. Puis ils se mirent en mouvement afin de déployer leurs escadrilles de chasses. Le réacteur en peine du Bellérophon était un problème pour la manœuvrabilité de la flotte qui devait restée unie. La septième se devait de gagner du temps pour user de l’Aegis. Les sidoniens le savaient très bien et ils usaient de ce temps pour infliger un maximum de dégâts à la flotte. Alors la septième se mit en position de confrontation, Nash, Powell, Pallas firent voler tous leurs oiseaux, toutes leurs batteries se mirent en ligne de tir vers un croiseur sidonien. Nathan ordonna que l’on épargne l’Atlas, ce dernier consacra ses tirs au Bellérophon ne faisant pas preuve du même sentiment de parité. La guerre entre les résistants du monde libre humains et des sidoniens, alliés cette fois-ci à des humains convaincus d’un monde nouveau avec eux fit rage. C’était un spectacle funeste de lumières, de couleurs, d’explosions. Les adversaires s’échangèrent des salves de tirs mortels à souhait. Les écrans sur la passerelle de l’Andrasta et du Bellérophon viraient au rouge, ils subissaient des dégâts causant avaries et incendies, tuant des gens à bord. Miller, dans son chasseur furtif avait ordre pour toutes les escadrilles de défendre les approches trop ambitieuses des ennemis. Ce que les escadrilles arrivaient à faire, il y avait les missiles, et les chasseurs ennemis qu’il fallait faire reculer. Malheureusement, comme toujours, ils avaient l’avantage numérique, et pour la première fois des humains devaient affronter d’autres humains. Ces derniers étaient très affreusement compétents pour des novices de la chasse par rapport aux pilotes aguerris de la septième. Un chasseur d’Atlas avait réussi à abattre trois chasseurs de la septième. Miller était très frustré de ce constat, cela fit peur aux pilotes de la septième qui laissaient alors aux sidoniens gagner du terrain. Malgré tout, Miller accorda la priorité à la défense des points névralgiques des vaisseaux. Le Bellérophon pris quelques torpilles qui le fit trembler de mort. Agacé, Pallas brisa la ligne de la flotte et concentra sur son vaisseau la plupart des tirs, des morceaux de tôles volèrent en éclat. Souffrant aussi de son combat surprise, des flammes nourries de l’air à bord s’échappa des brèches de son vaisseau, lui donnant une allure tout droit sortie des enfers. Il se jeta dans le premier croiseur sidonien venu et le traversa sans souffrir d’avantages des dégâts subis, déformant ses tôles de proue. Prenant de plein fouet l’explosion du vaisseau sidonien qui venait d’être brisé en deux. Le Lazare avait rééquilibré le rapport de force à quatre contre trois et avait concentré les tirs, permettant aux autres de souffler. Cela l’avait affaibli et il avait du mal à repartir, étant encastré dans un autre croiseur. Alors, Olsen concentra l’artillerie sur un seul croiseur ennemi et parvint à lui mettre un coup critique, l’obligeant à changer de flanc. Cependant l’avantage des chasseurs était toujours aux sidoniens qui en profitaient pour attaquer de manière audacieuse le Bellérophon. Des missiles sidoniens fracassèrent le mur de batteries anti-aériennes du vaisseau amiral. La flotte subissait de lourds dégâts et de lourdes pertes humaines. Les écrans de contrôles signalaient les urgences et sonnaient les problèmes. Les vaisseaux continuaient de trembler sous la puissance de feu ennemi. Il ne restait plus que quelques minutes à tenir, l’Aegis avait bientôt fini de charger. De plus en plus de missiles de chasseurs sidoniens parvenaient à traverser les défenses et à frapper la coque des vaisseaux. Des coursives entières étaient condamnées à cause des avaries et le feu se propagea. Des systèmes de survies et de combat tombèrent en panne, à l’extérieur on venait de perdre une tourelle d’artillerie. L’amiral et le major se regardaient, même si la situation était difficile à tenir, la flotte pouvait résister le temps qu’il fallait. Il était quand même dur au moral des hommes de la septième de voir leurs propres frères vouloir les tuer. Car ces hommes et femmes ont quasiment tout sacrifié pour poursuivre leur combat. Nathan se douta bien que comme d’habitude, les sidoniens cherchaient à déstabiliser ses hommes, faut de réussir en confrontation directe. Le temps s’écoula péniblement et la bataille continua de faire rage. Etant plus épargné que les autres vaisseaux en raison de sa filiation. L’Atlas fit une manœuvre qui le mit à découvert mais qui lui donna l’ascendant sur l’Andrasta. Olsen se retourna vers l’amiral, qui, d’un signe de tête lui donna l’ordre de calmer les ardeurs de l’Atlas. Dans l’espace, les escadrilles aux ordres de Miller et en liaison avec le major arrivaient tant bien que mal leur travail de couverture mais ils perdirent des pilotes et les munitions commencèrent à manquer. Il fallait encore tenir quelques longues minutes sous cette pression et ce stresse intense. De nouvelles blessures entaillèrent la belle carcasse rafistolée du Bellérophon qui commença à grincer. Le vaisseau pirate redémarra et poursuivit une cible qui se mit à fuir afin de ne pas être percuté, s’éloignant du combat et de Lazare. Seulement Pallas avait l’avantage d’une meilleure offensive en tirant droit devant lui dans les réacteurs à la poupe de ce croiseur sidonien. Ce dernier n’ayant qu’une seule tourelle photon longue portée à cet endroit, se sentant bientôt neutralisé, il fit un saut, en flammes. Le compte à rebours était à zéro, Peters fit remarquer que l’Aegis était prêt. Nathan savait que s’il le chargeait, l’ennemi allait fuir et cela serait inutile. Mais que s’il ne le fit pas, ils continueraient de se faire massacrer. Il aurait aimé pouvoir les neutraliser et les détruire comme d’habitude mais il y n’y avait pas d’effet de surprise. De plus, il était difficile de placer un tir d’Aegis dans toute cette confusion. Malgré tout, Nathan ordonna de charger l’Aegis. Alors les deux croiseurs sidoniens encore en combat et l’Atlas firent un saut. Comme Nathan l’eut prévu, le temps de mise à feu estimé par les sidoniens, ainsi que le fait qu’ils ont remarqué l’accumulation d’énergie dans le vaisseau les fit fuir. Maintenant que la mise à feu était enclenchée, l’urgence était de profiter du répit pour réparer la commande de bond spatial avant qu’ils ne reviennent. Car forcément, il devait y avoir des vaisseaux espions dans le secteur qui attendirent le tir d’Aegis pour donner l’ordre à l’Atlas de revenir, profitant d’une nouvelle fenêtre de combat de dix minutes pour enliser encore plus la flotte. Les techniciens, les pompiers profitaient du répit pour en finir avec un incendie dans une salle de machinerie pour enfin pouvoir accéder à une commande manuelle de refroidissement du circuit de saut spatial. Nathan pris l’ingénieur en chef à l’oreillette. –Chef, il faut vraiment que vous vous grouillez là ! –On fait aussi vite que l’on peut mon amiral ! –Si vous faites pas mieux, nous sommes tous condamnés dans moins d’une minute. Il jeta son oreillette sur la table et il y posa les deux mains en priant pour qu’ils y parviennent. L’Aegis finit de charger, la commande de saut était toujours inopérante. –Lieutenant Olsen, libérez le tir au-delà des capacités supportables du système. Nous ne risquons pas de l’endommager, en théorie en dessous de cent quarante pourcent. –Bien monsieur. L’attente de ces dernières secondes était insupportable et la barre des cent pourcent d’énergie accumulées était franchis, chaque seconde qui passait ajouta un pourcent de plus au compteur. Il ne restait plus beaucoup de temps, et la commande de saut n’était toujours pas rétablie. Nathan ne pouvait rien y faire, mais il savait que ses hommes pouvaient se surpasser, ils l’ont déjà fait. Le regard vide, il attendit impatiemment avec tous les autres les yeux bloqués sur le compteur. A l’approche des cent trente pourcent, les températures commençaient à devenir exponentiellement élevées pour le système Aegis. L’amiral dut ordonner de libérer son feu. Ainsi, jamais un tir de l’Aegis ne fut si impressionnant, si puissant, le vaisseau en recula même de quelques mètres et il cracha une immense boule d’énergie destructrice et inébranlable droit dans le vide. Quel dommage de ne pas avoir eu de cibles se dit l’amiral. Comme prévu, aussitôt fait, des chasseurs furtifs de l’Atlas retentèrent l’approche à coups de missiles dans les réacteurs du Bellérophon. Mais Miller et ses meilleurs pilotes attendirent impatiemment en furtif dans le coin qu’ils se montrent pour les attaquer. Pris au piège, les pilotes de l’Atlas furent abattus pour la plupart. Sans guidage, leurs missiles décrochèrent et furent neutralisés par la défense. Désormais, sans la crainte d’Aegis, les deux croiseurs sidoniens et l’Atlas étaient en train de faire un bond pour revenir combattre. L’amiral grinça des dents de ne pas pouvoir encore partir, il pensa trop vite car le voyant sur sa table tactique qu’il n’arrêta pas de fixer passa au vert. Son officier exécutif eut la confirmation que l’ingénieur en charge avait personnellement put accéder à la salle, réparant les commandes de saut. L’homme en question paya de sa vie pour remettre en marche le bond spatial. Luciano envoya les coordonnées de saut à la flotte qui firent aussitôt un saut spatial pour fuir la zone, afin d’en finir pour aujourd’hui. Après avoir sauté pour être en répit, le major était énervé, elle quitta la passerelle en jetant elle aussi son oreillette. Elle s’approcha près de Nathan. Elle lui dit à l’oreille que l’ingénieur en chef s’était jeté dans les flammes pour sauver le vaisseau. Nathan lui pris alors sa main en la fixant et il lui rétorqua que c’était un homme courageux qui sacrifia sa vie pour les autres. Ainsi, la septième flotte resta en mouvement et se mit en lieu sûr afin de pouvoir récupérer de ce conflit. Les rapports de combats qui s’accumulèrent sur le bureau de l’amiral firent peur. La septième avait déjà perdu la moitié de ses pilotes depuis le début de la guerre. Certains dégâts matériels devenaient irréversibles. Le manteau gris argenté du Bellérophon laissa apparaitre toutes ces nouvelles cicatrices de guerre, tachetées d’impacts de missiles et de tirs photons. Nathan convoqua tous les leaders de la flotte. Ils se réunirent dans la salle des opérations de l’Andrasta. Pour Nathan, il était temps de changer de tactique car les deux derniers croiseurs abattus étaient un leurre pour surprendre et détruire la septième. –Concernant l’Atlas, que comptes-tu faire ? Et si d’autres vaisseaux fédéraux s’opposent à nous ? Demanda le second de Powell. –On ne sait pas ce qu’il s’est passé, ses hommes peuvent avoir été manipulés, forcés et peut-être même bien que son équipage est composé de faux humains. Ils ont bien copié ma fille en machine. –C’est monstrueux, mais je suis bien d’accord. J’ai remarqué que les pilotes de l’Atlas étaient excellents. Bien meilleurs que ceux de l’armée sidonienne habituelle. Je ne comprends pas trop à qui on a à faire, s’inquiéta Miller. –Je suggère que l’on détruise l’Atlas, si ce sont des humains, ce sont des traitres, reprit Peters. –Si l’Atlas pouvait rejoindre la flotte, ça changerait pas mal la donne d’avoir un vaisseau en plus, opposa le major. –On connait bien les sidoniens, ils ont forcément du envisager cette hypothèse et ils doivent avoir pris une bonne assurance sur ce vaisseau fédéral, lui répondit Pallas. –Pour commencer, le second est sidonien, et il ne doit pas être le seul à bord. S’il faut en débarrasser les sidoniens, ça coutera trop chère en combat d’abordage. Finalement, il n’y aura plus d’équipages pour manœuvrer l’Atlas, répondit Powell. -Dans tous les cas, ils se servent de nos blackhornets et de notre stratégie. Ils nous appâtent avec des cibles tentantes, il faudra être très vigilent et changer de cibles. Désormais, je veux que les vultures rapportent les tankers voyageant bien accompagnés. Ils seront des cibles plus difficiles, mais ils ne s’y attendront pas. Les sidoniens n’aiment pas quand on s’en prend à ses précieux chargements. Quant aux chasseurs furtifs de l’Atlas, je ne les crains pas si nous ne nous sommes pas surpris. Autrement dit, il faut être là les premiers, il faut changer nos habitudes pour les empêcher de nous suivre, brouillons les pistes. Pour l’instant nous sommes un peu bloqué et j’attends quelques semaines que nous soyons de nouveau pleinement opérationnels, déclara Nathan. Ainsi, pendant que la septième flotte voulut se faire oublier quelques temps, afin d’observer, de revoir sa stratégie et réparer. Un vieux croiseur sidonien souffrant de la guerre navigua dans le vide spatial, faisant sa réapparition dans le giron de la voie lactée. Il lui avait fallu un mois de plus que la septième flotte pour faire le trajet entre Sidonie et la Terre. Ce croiseur sidonien, était venu jusque-là pour expliquer à l’empereur, Néron et à son commandant suprême, Stanislas ce qu’il s’était passé sur Sidonie. Son officier commandant, qui avait croisé le regard de Nathan avait pour matricule OCS-28, tel qu’officier commandant supérieur numéro 28. Il n’avait pas une grande taille, il était brun aux yeux marrons et comme tous les siens, il resta froid et stoïque devant ses écrans de contrôle. Les vaisseaux et le personnel sidoniens étaient toujours interconnectés entre eux. Cependant son commandant remarqua que son vaisseau se connecta automatiquement au système de surveillance et d’assistance Panopticon des humains. Il était désormais sous contrôle des siens. OCS-28 dirigea son vaisseau vers la Terre afin de demander audience au commandant suprême. Il savait que ce dernier se trouvait dans le vaisseau monde avec l’empereur en orbite défensif autour de la Terre. Ce vaisseau-colonie s’appela le Rising Sun, il y avait tout un monde à l’intérieur. Il y avait le lieu de résidence de l’empereur, ses dignitaires, ses officiers, son armée. Ce vaisseau était lourdement armé et protégé, il ne naviguait jamais sans une quinzaine de croiseurs au moins. Il disposait d’un énorme hangar à vaisseaux à l’intérieur, d’un canon photon d’une puissance de feu beaucoup plus puissante que celle de l’aegis mais sans le contrôle du tir. Enfin Rising Sun disposait d’un puissant bouclier permanent autour de sa grosse carapace, chose qu’aucun autre vaisseau ne possède. Parce que le cœur du vaisseau et toute l’énergie qu’il consomme provient d’une petite naine rouge qu’ils ont su capturer pour en tirer profit. L’équipage d’OCS-28 n’était pas encore arrivé qu’ils reçurent tous une mise à jour. Leur commandant suprême Stanislas avait eu les informations qu’ils voulaient sur la raison de cette démobilisation, grâce à la lecture cérébrale. Lecture facilitée par la prise du réseau de communication galactique Panopticon. Les Sidoniens étaient tous sur un réseau propre à eux, les supérieurs hiérarchiques pouvaient lire les pensées de leurs subordonnées, traiter énormément d’informations et trouver celles qui les intéressaient grâce à un système d’algorithme complexe. Cela servit à augmenter la capacité décisionnelle de la civilisation sidonienne afin d’agir vite. Seulement ça peut prendre plus ou moins de temps en fonction des distances entre les relais dont les ondes circulent bien dans l’espace, même si des parasites ralentissaient le processus. De plus, chaque vaisseau sidonien possédait son propre relais de retransmission. Stanislas ordonna au vaisseau d’OCS-28 d’apponter sur la station Eole afin de se faire réparer, il rejeta sa demande d’audience. Son vaisseau et son équipage que Stanislas qualifia d’inefficace devrait rejoindre la flotte d’Atlas dont la position était situable en temps réel. OCS-28 ne comprit pas les ordres antérieurs tels que laisser le minimum de défense sur Sidonie. Désormais, il ne comprit pas ses nouveaux ordres. Cela lui était illogique, il souhaitait suivre une autre démarche suite à la destruction totale de Sidonie. L’écran de contrôle s’alluma aussitôt qu’il pensa cela, c’était Stanislas. –Vous semblez avoir besoin d’un rappel oral. OCS-28, vous vous devez d’obéir. Nous travaillons sur un projet qui permettra de nous sauver de l’extinction. –Commandant suprême ! Voulut-il demander. Stanislas pointa de son doigt, l’officier radar du vaisseau derrière OCS-28 tomba comme foudroyé par la mort, sa tête tombant sur son poste de travail. Tout le monde regarda la chose, puis OCS-28 commença à se sentir frustré. Stanislas appréciant pas ce que ses troupes ressentirent. Il sévit, OCS-28 se trouva instantanément foudroyé par un horrible mal de tête qui le fit crouler sur ses genoux. Devant cette situation, un de ses membre d’équipage voulut l’aider et se leva, il s’écroula aussitôt. Aussitôt d’autres se levèrent, paniqués. Ils se trouvèrent alors dans la même situation que leur commandant. Soit en souffrance, soit instantanément morts. D’autres encore restèrent stoïques et ne jetèrent pas même pas un œil à ce qu’il était en train de se passer, ils attendirent machinalement les ordres. Stanislas était persuadé que l’absence de cette pression, de pouvoir lire les pensées sur ses subordonnés restés en Sidonie, avait sans aucun doute développé leurs propres façons de penser. Autrement dit, le libre arbitre, et cela n’était pas acceptable que des intérêts divergents de ceux de l’empereur naissent. Pour Stanislas, l’empereur savait ce qu’il faisait, car il avait su sauver la civilisation sidonienne il y longtemps. Finalement, à genoux, OCS-28 laissa lire en lui l’abandon et la soumission. Alors Stanislas le délivra de la souffrance qu’il lui infligea à lui et aux autres. Ce jour-là, OCS-28 perdit la moitié de son équipage puis il obéit aux ordres. Il ramena son croiseur à la station Eole dont il alla en être privé pour presque un mois. Durant ce temps précieux, la septième flotte de l’amiral avait eu le temps de mener à bien la plupart des réparations qu’elle pouvait faire afin de rafistoler ses vaisseaux qui avaient souffert des combats. La mécanique avait ses limites dit le nouvel ingénieur en chef, ancien officier en second de l’Eureka Nine, les hommes aussi, enrichit le major. Les officiers dirigeants de la flotte avaient réfléchi à une autre stratégie de combat depuis ce temps. Ils se ralliaient à l’idée que Nathan avait eu raison il y a un mois. Il fallait attaquer une cible tout autre pour casser les habitudes afin d’éviter d’avoir à affronter l’Atlas ou un autre vaisseau humain pour le moment. Cela tomba bien, les hommes profitèrent de ce temps de repos, cachés dans l’espace pour observer autour d’eux. Ils avaient remarqué une flotte impériale sidonienne importante, accompagnée d’un de ces précieux tankers. Ces gros vaisseaux de transports, que l’on vit partir de Sidonie, ils étaient toujours bien protégés. C’était une cible bien tentante à frapper si l’on pouvait bien préparer l’attaque. Ainsi la septième flotte se mit en alerte de combat et se prépara à attaquer l’impressionnante flotte de combat ennemie. Elle était composée d’un croiseur lourd, de deux croiseurs réguliers ainsi que de trois destroyers. Les blackhornets quittèrent le pont d’envol des deux croiseurs fédéraux et volèrent en formation. Puis, ils firent un saut spatial afin de rejoindre la zone d’embuscade où les attendaient les vultures, en observation silencieuse depuis plusieurs heures. Tous regardaient le chrono en haut de l’écran central. Un temps avait été estimé pour que les blackhornets frappent et qu’un rapport arrive, si le timing était le bon alors le plan de bataille était respecté. Un vulture revint et fit rapport de l’état des lieux. –Vulture F-154-3498, rapport de combat suivant, cible prioritaire immobilisée ainsi que les deux croiseurs. Croiseur ennemi lourd endommagé, mouvement limité. Destroyers non ciblés comme prévu en position défensive sur le tanker. Terminé. –Ici votre amiral, à toute la flotte, libérez armes, préparez-vous au combat. Olsen, chargez l’Aegis ! Peters, faites le saut spatial dans moins d’une minute. Les moteurs se mirent à bloc et l’Aegis se chargea aussi. Le capitaine Pallas ne pouvait plus attendre et disparut dans une épaisse fumée brumeuse typique de ces sauts. Powell soupira et l’amiral se réjouit de voir que le Lazare avait toujours sa fougue guerrière. La minute toucha bientôt à sa fin, alors les deux vaisseaux humains firent le bond pour arriver sur les lieux du combat. Franchissant le portail, ils quittèrent la zone calme et se trouvèrent de l’autre côté, un autre paysage les attendaient. Tous virent immédiatement une énorme explosion à travers leurs passerelles. Lazare avait terminé sa folle course encastrée dans le lent croiseur lourd qui peina à se mouvoir. Ce dernier fut bien touché par l’escadrille de Miller. Alors les deux vaisseaux, l’un dans l’autre se tirèrent dessus à bout portant dans des angles de tirs peu propices et limités. C’était problématique pour le feu d’Aegis mais il était trop tard, Pallas en avait fait son affaire et il était trop risqué de l’atteindre. –Olsen, tirez, ciblez moi ce croiseur et foncez droit sur la cible prioritaire, ordonna l’amiral en dessinant un chemin prévisionnel de tir sur sa table tactique numérique. –Escadrilles, attention trajectoire feu d’Aegis en cours, informa Da Silva. Puis le Bellérophon cracha son feu d’Aegis de sa lumière dévastatrice. Cela suivit son chemin droit devant, désintégrant immédiatement un croiseur comme prévu. Le tir suivit son itinéraire vers le tanker, traversant d’abord un destroyer s’étant volontairement mis au travers du tir, espérant sans doute le ralentir. Ce qui ne fut pas le cas car le tir transperça le lourd blindage et en perdit même pas de sa vigueur. La cible était anéantie et explosa de l’intérieur, tout fut détruit et elle se disloqua. Malheureusement, il n’était plus vraiment possible de savoir la nature de la marchandise à bord et de son importance à être importé sur les mondes humains. Pendant ce temps, les escadrilles de Miller s’en prenaient aux chasseurs ennemis en vol qui furent déboussolés, tentant tant bien que mal de défendre leur croiseur du Lazare. Ainsi, très vite l’attention se recentra sur ce combat, le dernier croiseur sans moteur était en train d’évacuer et fut hors de portée. Lazare avait toujours les gaz allumés à fond et poussa lentement et surement le croiseur lourd au plus loin. Le destroyer encore en combat se repositionna derrière le Lazare. Les deux croiseurs humains tournaient autour du croiseur lourd à bonne distance et étaient en train de le faire lourdement souffrir, ne le ratant jamais. Quand ils furent finis un tour, ils se retrouvèrent bord à bord avec le dernier destroyer sidonien qui se trouva entre deux feux. Les chasseurs de Miller se démenaient bien contre les pilotes sidoniens qui étaient toujours mauvais en pilotage. Ils avaient la suprématie du terrain spatial mais manquaient de talents. Les hommes étaient en train de dominer le combat, l’effet de surprise combiné à l’Aegis réussissait toujours à la septième. Tout à coup, Pallas mis les gaz avant à pleine puissance pour se désengager du croiseur sidonien. Les flammes firent alors fondre la tôle de l’autre côté du croiseur charcuté en faisant un trou. Seulement, le Lazare n’arrivait pas à se dégager, et il était temps pour la septième d’en finir avec ce vaisseau. Une imposante poutre d’acier solide composant la structure du croiseur lourd s’était déchiré et plié dans le sens d’encastrement du Lazare, compliquant ainsi la manœuvre de dégagement. Quand soudain en zone plus éloigné, trois vaisseaux de types croiseurs et deux frégates firent un saut pour arriver sur les lieux. Ils avaient mis un peu de temps mais les renforts étaient enfin là. Ils s’avancèrent vers la zone de combat, ne tardant pas à croiser le croiseur abandonné sans moteurs. Il fallut peu de temps pour se décider à recharger l’Aegis et Miller réorganisa la défense arrière des vaisseaux. L’Atlas faisait partie des nouveaux arrivants sur le théâtre des opérations. A ce moment, Pallas perdit patience et fit une manœuvre irrespectueuse de l’adversité. Il coupa les gaz avant afin de les rallumer brutalement afin de reculer tout en prenant bar à bâbord le plus vite possible. Ce qui eut pour conséquence d’encastrer et d’achever le dernier destroyer derrière lui, tout en donnant une force d’inertie à la carcasse enflammée du croiseur lourd dont il se détacha. Le Lazare l’expédiant alors droit sur sa gauche, vers la nouvelle flotte qui venait d’arriver. Cette dernière n’eut aucun mal à esquiver l’incontrôlable carcasse arrivant à vitesse et trajectoire prévisible. Cependant, le croiseur sidonien abandonné aux moteurs morts se prit violement la carcasse en flammes. Ils explosèrent ensemble dans un spectacle assez impressionnant et jouissif. Du jamais vu dans l’histoire des batailles spatiales, Nathan et Powell saluèrent la performance exceptionnelle de l’équipage de Pallas. La nouvelle flotte sidonienne composée de cinq vaisseaux fonça droit sur la septième flotte, prêts à en découdre car telle était la mission de l’Atlas. Nathan demanda l’ouverture d’un canal audio crypté avec le commandant Murphy, officier terrien en charge de l’Atlas. Ce dernier accepta, sur la passerelle de l’Atlas, l’officier en second Sidonien était perché à son oreillette, pouvant entendre : –Murphy, je vais vous parler très clairement. Vous ne pouvez pas vous battre à leurs côtés après ce qu’ils ont fait, vous devez vous joindre à notre combat, on peut les renverser. Nos batailles ont eu beaucoup de succès, nous pouvons libérer les humains. –Amiral, je vous coupe pour vous parler très clairement moi aussi. La guerre est finie et nous l’avons perdu et nous avons tous beaucoup perdu. Mais les humains l’ont accepté et vous ne pourrez pas lutter indéfiniment. Malgré vos succès, chaque bataille vous fait perdre beaucoup. La flotte impériale sidonienne est trop nombreuse pour vous et vous ne pourrez jamais vaincre le Rising Sun. –Je me fiche de ce que vous pensez, si nous ne le faisons pas, qui le fera ? Chaque bataille nous fait perdre une partie de nous. Mais c’est surtout les sidoniens qui y perdent le plus, ils semblent bien agacer quand on s’en prend à un de leurs tankers. Voyez-vous commandant Murphy, nous sommes à la croisée des chemins de notre espèce, à savoir si nous méritons de continuer d’exister comme nous le sommes ou si nous choisissons d’exister au travers de la race sidonienne. Croyez-moi bien Murphy, au vu de ce que nous savons d’eux après visité leur monde, il vaut mieux ne pas compter sur eux. –Vous faites erreur, figé dans le passé. Nous ne sommes pas là à devoir faire un choix d’existence. J’ignore ce que vous avez vu mais nous ne pourrons évoluer sans eux. Il faut savoir que les sidoniens ont apporté un nouveau plan d’existence aux hommes. Ils ont réparé certains dégâts de guerre grâce à la biomécanique. Ils ont tellement plus à offrir. –Très bien ! Commandant Murphy, à défaut de vouloir nous joindre. Je vous demande de vous retirer de la flotte ennemie et de cesser le combat contre la septième flotte. –Amiral Nash, même si je voulais, je ne le peux pas. La culture sidonienne est assortie d’une obligation de résultat, alors je vous retourne la demande. Aussitôt la communication se coupa. Nathan était déçu, mais il savait bien que Murphy devait être tenu par une quelconque forme de chantage. C’était ce que sa dernière phrase laissa entendre. –Amiral, huit escadrilles de combat en approche, s’écria Oswald. –Aegis prêt à opérer amiral, attente ordre de mise à feu, suivi Olsen. –Tous les oiseaux en vols. Attente ordres pour mouvements tactiques, terminé, ajouta Miller. Powell et Pallas affirmèrent être prêts pour le combat inégal, encore une fois. –Lieutenant Olsen, rechargez l’Aegis, ordonna Nash. –Nath, tu comptes vraiment le faire ? Demanda l’officier en second Da Silva. –Nous n’avons pas le choix, ils refusent d’abandonner de nous traquer. Apparemment, ils n’ont pas d’autres choix que de le faire. Nous ne pouvons éviter le combat indéfiniment à cause d’eux. Nous devons régler le problème, major. –Il doit bien y avoir une autre solution Nathan, l’interrogea-t-elle. –On s’est penché sur plusieurs options, on n’en a pas trouvé. Une prise en abordage serait trop couteuse et peu utile. Au-delà des armes, il faut convaincre. Nous n’avons pas vécu les mêmes choses qu’eux, ils ont trop peur des sidoniens. Le major était à court d’arguments, l’amiral avait raison et il avait déjà trop parlé de ce problème insoluble. L’Atlas, vaisseau de guerre humain, resterait dans le camp ennemi et il n’y avait rien d’autre à faire que d’en finir. Afin d’engager malgré tout ce combat, Nathan fit ralentir le temps de chargement de l’Aegis. Même si les sidoniens savaient quand serait le moment opportun de sa mise à feu, à cause de ses radiations émises La septième flotte se plaça les uns à côté des autres face à la flotte ennemie. Il fallut à nouveau engager un combat, la flotte sidonienne fit de même afin que les vaisseaux se croisent les uns entre les autres. Alors que pendant ce temps, le convoi Sidonien tout juste attaqué était en train de se faire consumer par les flammes. Ainsi l’Atlas alla passer entre le Bellérophon et l’Andrasta, les échanges de tirs longs portés se faisaient déjà ressentir, même sans trop de succès. Ainsi après quelques minutes, les vaisseaux se croisèrent et la bataille fit rage. Les échanges se firent violents, faisant trembler les boites de métal, secouant les combattants. Le Lazare qui passa entre deux croiseurs se frotta à celui de bâbord et fracassa en éclat ses faibles tôles, détruisant un de ses réacteurs, le ralentissant. Les trois vaisseaux de la septième ainsi que de la flotte sidonienne firent demi-tour pour un second échange. –Lieutenant Olsen, faites feu avec d’Aegis sur l’Atlas dès que possible, ordonna Nash, attristé. –Monsieur, il n’est pas à sa pleine puissance, sa frappe et sa portée seront amoindries. –Faites feu lieutenant! Renchérit-il. Alors Olsen libéra le feu d’Aegis, aussitôt la flotte sidonienne entama la procédure de saut. Le tir ne fit aucun détour et alla droit en direction de l’Atlas. Cependant, une frégate en couverture de l’Atlas se plaça sur sa route tout en étant en train de sauter. Elle fut traversée par le feu d’Aegis sur son moteur arrière, explosant de sa proue alors que l’autre moitié avait déjà disparu dans le portail. Cela eut pour effet de stopper instantanément le portail et de couper net le vaisseau, l’autre moitié se trouvant ailleurs dans la galaxie. Cela affaibli le feu d’Aegis qui ne put atteindre l’Atlas, qui sauta en fuite. La frégate sidonienne ayant subi le traitement qui était destiné à l’Atlas. Alors Nathan ordonna aux oiseaux de rentrer et à la flotte de sauter pour partir. Sa tentative de détruire l’Atlas avait échoué et il ne pouvait retenter en patientant dix minutes en plein combat. Alors que la septième fit des sauts spatiaux pour partir, la flotte sidonienne était en train de revenir. Cependant, cette opération fut un succès pour les hommes qui avait réussi à détruire un précieux tanker ennemi. Deux jours après la bataille du tanker, l’amiral réunit son état-major. Pour lui, il devint malheureusement évident qu’il fallait désormais détruire à tout prix l’Atlas. Afin de démontrer aux sidoniens que la septième ne reculerait devant rien et ne se laisserait pas intimider d’avoir à tuer d’anciens frères d’armes. D’autres parties étaient un peu plus sur la réserve mais ils avaient peu d’arguments à étayer. Powell enchérit que les sidoniens finiraient par recruter d’autres humains pour les traquer si la flotte gardait une position neutre à l’égard de l’Atlas. –En effet, s’ils se rendent compte que l’on s’adapte afin d’éviter d’attaquer un des nôtres. Ils comprendront l’efficacité psychologique de leur démarche, et ils en recruteront d’autres, argumenta le docteur Keller. –Parfait, nous sommes d’accord. Il faut définir une stratégie pour l’atteindre et l’anéantir. Nous attaquerons la cible la plus proche et la plus prévisible. L’Atlas viendra forcément à son secours. Ils savent se protéger et anticiper, l’Aegis et les blackhornets auront du mal à neutraliser sa mobilité. –Ça serait trop dangereux. Tous les vaisseaux humains sont trop bien protégés à la poupe. Nous aurons trop de pertes, reprit Miller. –Il faudrait pouvoir les battre de manière conventionnelle mais nous subirions de trop lourdes pertes, ils ont toujours plus de vaisseaux que nous, ajouta le major Da Silva. –Il est difficile de s’en prendre à l’Atlas pour le moment. Amiral, je propose que l’on continue de s’attaquer aux tankers, nous pourrions avoir une opportunité comme avant-hier. Il frauda aussi essayer de commencer l’espionnage des forces ennemies sur Terre, affirma le commandant Powell. Nathan resta dubitatif, l’Atlas envoya un signal fort positif aux sidoniens. Il fallait avancer dans ce conflit qui s’enlisa pour eux depuis bientôt deux années. Il s’adressa au chef du Lazare, voulant un avis plus fantaisiste : –Capitaine Pallas, qu’en pensez-vous ? Ce dernier resta comme à son habitude dans son coin, éloigné du débat comme si les événements glissèrent sur lui. –Je ne pense à rien, je suis convaincu amiral que tout finira pour le mieux, bientôt. Puis le capitaine s’en alla, il avait toujours son aura mystérieuse. Cela agaça l’amiral qui prit la décision de piéger le croiseur Atlas. Alors la flotte resta en alerte dans le secteur afin de ne pas s’en éloigner. Quelques jours plus tard, un vulture de reconnaissance rapporta avoir repérer un croiseur sidonien naviguant seul, ce qui était quelque chose de très rare. Da Silva lança l’alerte de combat de niveau deux, tout le monde alla à son poste de combat. Nathan fut réveillé en sursaut. Il arriva sur la passerelle et pris connaissance de la situation. D’abord surpris de voir un croiseur isolé, il lança malgré tout l’offensive. Alors Miller décolla avec son escadrille de blackhornet et fit aussitôt un bond. Le commandant Powell qui était aussi en visiophonie craignit un piège. Nathan se voulut rassurant et attendit un rapport de ses chasseurs furtifs. L’un d’eux revint, ce croiseur sidonien était différent, sa poupe avait été renforcé sur le plan offensif à l’aide de technologies humaines. Il y avait des batteries anti-aériennes de conception d’armement fédérale. Le succès de la mission était compromis. La septième comprit que les sidoniens commencèrent à combler leurs lacunes techniques. Aussitôt, le major déclara que les sidoniens essayèrent surement de tester leurs nouvelles défenses en tentant la septième. Nathan lui répondit qu’il valait mieux qu’ils croient pour l’instant qu’elles soient efficaces. Par intuition, il ordonna aux blackhornets de ne pas ouvrir le feu, il voulut venir se battre de manière conventionnelle pour attirer l’Atlas. Il comptait cette fois-ci, l’anéantir par le feu d’Aegis. Sur son ordre, tous les vaisseaux de la septième flotte firent le bond spatial et se rendirent sur la zone du croiseur isolé. –Monsieur ?! S’exclama Oswald. –Lieutenant ? Répondit Nash. –Le code signalétique sidonien correspond au croiseur que nous avions déjà combattu sur Sidonie. C’était le vaisseau amiral survivant qui avait fui le combat. –On dirait qu’il s’est refait une santé avec notre technologie, reprit Olsen. Ainsi, les trois vaisseaux alliés se retrouvèrent dos au croiseur survivant. Ce dernier, isolé, fit demi-tour droit vers eux, sans aucunes craintes. Tout comme à leur première rencontre, cette manœuvre étonna l’amiral car elles n’étaient pas habituelles des commandants sidoniens. Alors, il sut qu’il avait à faire au même officier que sur Sidonie. Quand soudain, juste sur le côté de tous, une flotte était en train d’arriver. Aussitôt, Powell craignit un piège mais Nathan le rassura car seule la flotte de l’Atlas pouvait être présente et cette dernière était amoindrie de la précédente bataille. Il y avait une frégate, trois croiseurs dont l’Atlas et le survivant de Sidonie. Intrigué mais combatif, l’amiral ordonna à Miller de se positionner sur les vaisseaux ennemis dont les poupes sont les moins bien protégées. Il fallut en profiter pour positionner ses pions tant que ce n’est pas la pagaille. D’autres pilotes devaient avoir l’œil sur la poupe des vaisseaux de la septième. Le croiseur de Sidonie renforcé stoppa sa course. Depuis sa passerelle, le commandant OCS-28 vit trois vaisseaux de son camp virant de tribord pour engager la septième flotte. Quant au même instant, l’amiral ordonna à Miller de tirer toutes ses torpilles, neutralisant les vaisseaux les plus faibles ciblés. La frégate et le croiseur accompagnant l’Atlas furent sévèrement touchés. Puisque le commandant Murphy avait concentré ses chasseurs en défense sur son propre croiseur, laissant des lacunes aux autres vaisseaux sidoniens. La septième flotte prit instantanément l’avantage du combat, Pallas fonça dans le milieu du croiseur et le détruisit aussitôt en deux morceaux avant d’aller achever la frégate. Alors l’Atlas maintint sa barre à tribord pour rejoindre le croiseur sidonien renforcé qu’il était venu défendre, tournant alors le dos à la septième qui le poursuivait en lui tirant dessus. Peu à peu, l’Atlas arriva face à ce croiseur, ce dernier était à portée de tir de la septième mais il ne fit rien. Il encaissa quelques tirs d’artillerie, détruisant son transpondeur, mais il ne répliqua pas. Surpris, Nathan ordonna alors de maintenir le tir sur l’Atlas poursuivi par les trois croiseurs alliés. Au même moment, le Lazare, en queue de ligne passa côte à côte du croiseur sidonien immobile sans l’encastrer. Depuis les passerelles vitrées, Pallas croisa du regard OCS-28 qui ne fit rien d’autre que de le fixer. A ce moment précis, l’officier sidonien ordonna la barre en manœuvre pour faire demi-tour sur tribord. Quelques secondes plus tard l’Atlas, qui était désormais seul, abandonna le combat et fit un bond pour fuir. Il s’ensuivit du croiseur sidonien inoffensif de fuir le combat à son tour, laissant la septième flotte sur sa faim. Nathan était déçu de ne pas avoir pu profiter de cette fenêtre de combat pour infliger plus de dégâts à l’Atlas. Même s’il avait réussi à détruire sa flotte. Il savait tous que cela ne suffirai pas. Il comprit que les sidoniens commençaient à combler leurs défauts techniques pour mieux résister à la septième. Désormais, ce n’était plus qu’une question de temps avant qu’ils ne puissent plus rien faire. Soudain, un signal apparut à l’écran, il s’agissait d’un message écrit et envoyé par le croiseur survivant de la bataille de Sidonie : « Je n’ai que faire d’exister pour servir à rien faire. Je suis éveillé, j’existe à nouveau par moi-même, je pense à nouveau par moi-même. Ma race s’est éteinte il y a longtemps, les miens sont morts de rêveries depuis des siècles. J’ai dormi pendant des siècles. Je suis devenu la folie d’un seul individu de notre race qui a monopolisé tous les pouvoirs et toute l’énergie de notre civilisation en lui seul. Votre combat pour la survie est celui que j’aurai dû mener il y a des siècles. Septième flotte, je vais donner au commandant Murphy la possibilité de choisir réellement son camp d’ici une heure. Septième, rendez-vous, coordonnées ci-jointes. » –A quoi jouent-ils ? Se demanda Da Silva. –Ils veulent surement nous tendre un piège, amiral. C’est une nouvelle ruse pour qu’on se jette dans une bataille perdue, s’inquiéta le commandant Powell. –Miller ? Allez sur place, faites nous un rapport de ce que vous verrez, ordonna l’amiral. –Zone cartographiée connue, amiral. Fortes présences d’orages magnétiques, coordonnées transmises au capitaine, terminé, conclu Luciano. Ainsi, le blackhornet furtif du capitaine Miller fit un bond aux coordonnées transmises par le croiseur survivant de Sidonie. D’après Luciano, il allait se rendre dans les ténèbres. Nash saisit chaque opportunité qui se présenta à lui comme un moyen d’avancer dans sa bataille. Il avait bien remarqué le comportement étrange de ce croiseur lors de cette bataille ainsi que dans celle pour Sidonie, cet ennemi était différent. blabla