XIII – Lumen MoonLight Sonata Short «Nous étions tous des humains jusqu’à ce que la race nous déconnecte, la religion nous sépare, la politique nous divise et la richesse nous classe » Auteur Inconnu. Après un long sommeil, Nathan ouvrit les yeux. Il ressentait un grand sentiment d’amour et de paix. Il était allongé sur le dos, à même le sol et ne vit que le ciel orangé d’un soleil prêt à se coucher. Il faisait bon temps, l’air était pur, la brise était fraiche, l’herbe était haute et jaunis. C’était comme un soir d’été en campagne, tout autour de lui semblait dans un état naturel. Il se rappela que c’était le genre de monde qu’il aimait. Il se leva et il regarda tout autour de lui, il vit une petite colline à quelques pas. Il vit une balancelle ainsi qu’une femme assise dessus en train d’y faire de la lecture. Il se releva et s’y rendit, il monta la petite colline et arriva face à elle. Nathan savait qu’il aimait cette femme, qu’un lien fort les unissait. La femme ferma le livre qu’elle posa à côté puis elle leva les yeux vers lui. –Je suis heureuse de te voir, lui dit-elle. Alors Nathan s’assis à côté d’elle. –J’ai fait un rêve, lui répond-il. –De quoi as-tu rêvé ? Lui demanda-t-elle. –J’ai le sentiment de t’avoir perdue lors d’une guerre. Ensuite, j’ai beaucoup voyagé à la recherche de réponses. J’avais souvent l’impression d’être loin de toi et d’elle, jusqu’à ce que ce voyage s’achève. –Tu ne nous as jamais perdus, lui répondit-elle. –J’ai toujours gardé espoir mais c’était un sentiment douloureux et envahissant de penser que jamais je n’aurai pu vous revoir. –La mort motive les vivants par la mémoire des défunts. Comme il t’arrivait de dire, ce sont les morts qui font de nous ce que nous sommes. Elle restera toujours une inconnue pour tous les êtres vivants. C’est un cycle perpétuel de transition entre le corps et l’esprit. Maintenant que tu l’as franchi, tu sais déjà que ta vie n’est plus qu’un souvenir. Nathan su qu’elle avait raison. Son ancienne vie n’était plus qu’un souvenir qui finira par s’effacer, comme des souvenirs anciens. –Où est-elle? Demanda-t-il après son deuxième amour. –Elle est là. Soudain, Loumène passa devant son père. –Bonjour Papa, lui dit-elle. Nathan ne put s’empêcher de se lever pour prendre sa fille entre ses bras. Il était heureux de la voir à nouveau. Loin de la copie robotique que les machines voulaient lui offrir pour trahir son engagement. –Je suis si heureux de te revoir. –Moi aussi, papa. Ils étaient tous les trois réunis. Un sentiment de bien-être les envahissait tous, ils étaient heureux de se retrouver. Loumène expliqua à son père qu’elle avait d’autre gens qu’elle aimait à voir également, des amitiés faites sur le V-World qui lui prenait tant de temps autrefois. –Que faisons-nous ici ? Demanda Nathan. –Nous prenons conscience des conséquences des actes au cours de notre vie passé. Nous nous reposons et nous pouvons revoir tous ceux que nous aimons et qui seront toujours à nos côtés, répondit sa fille. –Je me souviens des sidoniens. J’ai appris d’eux que nul ne peut vivre éternellement, l’esprit se fatigue, puis se meurt. Que va-t-il se passer ensuite ? –Beaucoup d’esprits sidoniens avaient déjà quitté leurs corps pour rejoindre la lumière, laissant des coquilles vides obéissantes. D’autres souffraient en silence, d’autres encore rêvaient sans notion du temps. Mais tu as raison, nous ne resterons pas toujours ici. Nous sommes énergie et nous animerons une nouvelle vie, un nouveau rôle, répondit Loumène. –Pourquoi vivre et mourir ? Quelle est la finalité de tout ça ? –La création, de là l’univers s’étends et développe la vie. La vie n’est qu’une escale qui offre bonheurs et souffrances dans sa quête infinie d’expansion, expliqua Cassandra. –Je ne veux pas vous reperdre, dit Nathan inquiet. –Toi et moi, sommes comme des aimants. On se retrouvera toujours dans l’immensité de l’univers, nos vies et nos histoires nous lieront toujours ensemble. Toutes les énergies qui s’attirent se retrouvent. –Les vies que l’on a sont écrites ? Nous ne sommes pas maîtres de notre destin ? –Les événements que tu subis en bien ou mal sont les conséquences des choix de nos prédécesseurs dans le bien ou le mal. La dualité même de l’univers réside dans la coexistence de ces deux entités. Chacun est toujours libre de choisir ce qui lui semble bon ou mauvais, c’est en cela que nous avons notre libre arbitre, répondit Cassandra. –Nous pouvons tous avoir une notion différente du bien et du mal. –Oui mais ce qui compte c’est de ne pas faire ce qui nous semble mal au fond de nous, de résister aux pulsions mauvaises et destructrices. –Comment puis-je savoir ? Demanda-t-il. –Tu as toujours su ce que tu faisais, tu étais guidé par la volonté d’un monde meilleur pour tous. Ca ne s’est pas concrétiser comme tu le rêver, mais tu as fait ce qu’il fallait. Mais si tu veux savoir ce qui s’est passé après ton réveil sur la fin de l’histoire de cette vie. Il y a ce livre qui est là pour ça, j’étais en train d’en finir la lecture sur la mienne quand tu es arrivé. –Il y a beaucoup de gens aussi qui veulent te voir Papa, à commencer par les anciens officiers du Bellérophon. Le soleil finit de se coucher et le ciel orangé finissait par disparaitre et laissa place à une magnifique nuit étoilé. –Nous allons partir mon chéri. Il y a des choses que tu dois faire seul, lire ton histoire, voir ton ancienne famille, des amis, des frères d’armes, des personnes dont tu as changé la vie. Tu ne dois pas t’inquiéter, nous nous reverrons, n’oublie pas. Nathan les regardaient, peu à peu, le temps d’une légère brise, elles s’effacèrent. Il n’était plus inquiet. Il senti qu’il ne les perdra jamais maintenant. Nathan regardait le ciel étoilé et savourait cette nuit calme dans un si grand espace. Il prit alors le livre racontant son rêve qu’avait été le temps d’une vie. Il voulut savoir ce qui arriva avant son réveil, ce que cette vie avait changé dans l’univers. Il voulut avoir des réponses aux grandes interrogations de son voyage. Il ouvrit le livre et reprit là où son existence s’était arrêté, s’y retrouvant projeter comme s’il y était. Le feu d’aegis traversa le cœur brulant de l’astre rouge, déstabilisant son noyau. Cela fit blanchir et gonfler la petite étoile qui finit par imploser sur elle-même. Le Rising Sun explosa en plusieurs gros morceaux depuis l’intérieur. Ces énormes morceaux du vaisseau monde étaient propulsés dans tous les sens. Certains s’écrasèrent en flamme dans les océans sur Terre, d’autres s’encastraient dans les vaisseaux de la flotte impériale. Peu après l’impressionnante explosion, une immense spirale dorée au milieu blanc se forma en se répandant tout autour de l’emplacement de l’ancien vaisseau-monde. Tous les croiseurs d’escortes dans sa zone tombaient immédiatement en panne. La spirale couleur or attirait la matière et était en train de dissoudre tout ce qu’il y avait autour. Tels que les débris et les croiseurs impériaux qui étaient tombé en panne peu de temps avant. C’était une scène d’une terrifiante beauté. Depuis la Terre, les habitants virent progressivement dans le ciel que la prophétie de la septième flotte s’était accomplie. L’information circula à toute vitesse sur le V-World underground ainsi que sur tous les systèmes d’informations en temps réels. Les puissants androïdes de maintien de l’ordre tombèrent en panne et les humains sortirent de chez eux pour reprendre le contrôle. De nombreux sidoniens sur Terre s’étaient suicidés, beaucoup se rendirent demandant grâce. Les humains se battaient essentiellement contre ceux qui se défendaient machinalement jusqu’à la mort, ils étaient ceux qui n’avaient plus d’esprits. Les humains libérés s’en prenait aux autres hommes transformés en machines, essentiellement des gens aisés. Ils s’attaquaient également aux institutions gouvernementales qui avaient accepté l’occupation sidonienne. Au ministère de la défense de Brighton, Claire Swan vit le monde se précipiter au pied de son immeuble ministériel, le peuple voulant sa tête la fit sourire. Pendant ce temps, en orbite, l’armée sidonienne n’avait plus de but. La plupart de la flotte impériale était détruite avec son vaisseau amiral, suicidés ou tués par la colère de Néron. C’était à cet instant que la commandant Mary du Prométhée ouvrit un canal de communication avec la flotte sidonienne abandonnée. Elle savait que c’était le moment pour elle de jouer le rôle que lui avait demandé son prédécesseur, Phénix. Sa voix résonna à travers tous les canaux de communications sidoniens, sur Terre, comme en orbite. Elle déclara l’amnistie que Nash et Powell lui avait promis et surtout une vie nouvelle à tous les sidoniens qui se rendraient. Elle demanda également aux hommes de faire grâce à ceux qui se rendraient sans résister. Sa voix était une lueur d’espoir pour tous les sidoniens qui ne savaient plus quoi faire et hésitaient à se donner la mort. Son abnégation à la soumission de l’empereur était exemplaire pour nombre de ceux qui l’écoutait. Beaucoup de sidoniens comprirent qu’ils pouvaient faire autre chose que de servir Néron ou mourir. De nombreux commandants signalèrent la réédition. En conséquence, de nombreuses mutineries éclataient au sein des survivants de la flotte sidonienne car il continuait d’exister des fidèles à Néron. De plus, des sidoniens se rendant continuaient visiblement à mourir de sa main. Une mutinerie à bord de la station Eole fit rage entre les humains, sidoniens rebelles et fidèles. C’était dans ce contexte chaotique de la station que le lieutenant Peters se connecta à une station d’opération. Il comptait utiliser les Panopticons pour aider la septième flotte et transmettre la nouvelle de la défaite sidonienne sur le net Terra Novien. Quand soudain, quatre croiseurs sidoniens qui refusaient de se rendre firent un bond vers l’inconnu, laissant la septième flotte sur le pied de guerre. La planète Terre était libérée, mais des sidoniens rebelles ou prisonniers continuaient de mourir par le pouvoir de Néron. Ils comprirent alors que quelqu‘un avait encore la main de tuer des sidoniens connectés et qu’il n’était pas de leurs côtés. C’est alors que le lieutenant Peters demanda à parler à l’amiral Powell, désormais leader des opérations de guerre. –Amiral, J’ai accès aux balises Panopticons. Je peux vous dire que des sidoniens sont en pleine guerre dans le système solaire de Terra Nova. Il s’agit de la flotte sidonienne de protection de la station spatial Marmon du consortium bancaire qui se bat contre les rebelles de la flotte de défense orbital de la planète. –Excellent lieutenant, transférez nous toutes les données actuels des balises, cela nous servira ! –Tout de suite Monsieur ! –Lieutenant, quatre bâtiments Sidoniens ont sautés, serez-vous me dire où ils vont ? –Tout de suite amiral, apparemment ils sont en chemin vers Terra Nova. D’après l’historique, je remarque aussi qu’un croiseur lourd a également quitté les lieux il y a quelques minutes pour se rendre vers Marmon. –Négatif Peters, aucun croiseur lourd n’a été détecté. –Si, vous ne l’avez pas remarqué car il a sauté depuis le Rising Sun sans allumer ses moteurs, je pense que c’est Néron. Il est presque arrivé vers Terra Nova. S’il arrive à destination avec les quatre croiseurs qui viennent de partir, les rebelles sidoniens ne tiendront pas. La bataille se passe désormais là-bas, amiral. –Peters ! Peux-tu désactiver les balises, il faut empêcher Néron de continuer à les utiliser pour éliminer les sidoniens rebelles de la voie lactée à distance. –Négatif, je n’ai pas les accès. Faites sauter le transmetteur du hub à mi-chemin, c’est la seule solution pour l’arrêter de tuer les rebelles du système solaire. J’envoie un message aux rebelles de Terra Nova pour qu’ils se retirent avant que vous ne détruisiez le hub. Quand Néron sera là, il les tuera tous tant qu’ils seront connectés à son réseau. La septième flotte était heureuse d’avoir vu que le puissant Rising Sun était tombé mais déçu de ne pas avoir pu tuer sa cible prioritaire, l’empereur. Dans le même temps, l’amiral Powell reçu un appel venu du ministère de la défense. Il s’agissait de la ministre en personne, Swan. James se rappela de ce que lui avait dit Nathan à son sujet alors il accepta de prendre l’appel visiophone. La passerelle de l’Andrasta voyait son bureau et ses portes blindés verrouillés derrière elle, que le peuple hurlant de colère essayait de forcer l’entrée. –Amiral Powell, je ne me présenterai pas, c’est inutile. Je sais avec certitude que votre prédécesseur vous a dit ce que vous deviez savoir. Comme vous devait l’entendre, il ne me reste plus beaucoup de temps avant de me faire lyncher. Avec un peu de détermination, ils parviendront à entrer. Là, n’est pas la question, amiral. Je vous contacte parce qu’il vous appartient de finir le travail que j’ai hérité et pour lequel Nash, moi et tant d’autres personnes sont mortes et le seront. –Pourquoi Nash vous faisait autant confiance alors êtes dans le camp des traitres, madame Swan ? Demanda Powell. –Je n’aurai jamais pu avoir le pouvoir nécessaire pour prendre les décisions qui ont changé le cours des choses si je n’avais pas fait preuve d’autant d’abnégation toute ma vie. Imaginez que toute ma vie je me suis battu pour la justice, pour l’humanité. J’ai caché mes réels ambitions pour arriver où je suis car je savais ce qui aller arriver, je savais pour la guerre. J’ai fait en sorte que l’on ait une chance sortie, j’ai envoyé la septième au loin et j’ai protégé Nash. Il a pu garder le Bellérophon qui avait l’aegis, en comptant sur Pallas, en vous montrant Gaia et en faisant en sorte que Murphy commande l’Atlas. Je savais que nous ne pouvions pas gagner cette guerre de manière conventionnelle, car toute la classe humaine élitiste que j’avais infiltrée l’a provoquée. Depuis longtemps, bien avant l’année officielle de la première rencontre humano-sidonienne en 2225. Ils complotaient pour céder l’humanité à Néron en échange de la vie éternelle que l’empereur promis. Les plus riches humains ont usés du canal financier du consortium bancaire pour faire pression sur le gouvernement fédéral dont les hauts fonctionnaires sont à leurs soldes. Le consortium bancaire a pu prendre les pleins pouvoirs sur la politique lorsqu’ils ont réussi à imposer leur monopole logistique entre la Terre et Terra Nova en se servant des pirates pour ruiner le jeu concurrentiel des compagnies spatiales de l’époque. Contrôlant indirectement les échanges entre les deux mondes, ils ont coupés les vivres pour déclencher la guerre coloniale et vendre des armes. Voilà pour le cours d’histoire, aujourd’hui, ces gens ont vendu l’humanité pour vivre éternellement en se biomécanisant. Bref amiral, je n’ai plus beaucoup de temps, les représentants de ces individus se concentrent tous à la station Marmon dans la galaxie Andromède. Je sais qu’ils sont peut-être encore défendus par des sidoniens loyales de Néron. Dans tous les cas vous devez les éliminer, sans quoi nous aurons fait tout ça pour rien. La communication se coupa. Désormais, l’amiral Powell avait la certitude vers où il devait diriger sa flotte pour terminer cette guerre. Les ennemis à la liberté concentrant ses forces vers son dernier bastion commun. Au ministère, le peuple avait sorti les chalumeaux et commençait à découper les portes blindés. Claire Swan envoya une dernière communication pour le Lazare. –Capitaine. –Elizabeth. –Je suis désolé d’avoir quitté le Lazare alors que tu m’avais sauvé. J’ai préféré sauver les miens lors d’une courte vie au détriment d’une plus longue existence pour sauver bien plus. Le capitaine Pallas souri. –Tu as choisi de te battre pour ta cause. Aucun combat n’est vain tant que l’on a la conviction sincère de le faire. J’ai été très heureux de t’avoir eu à bord plus de cinquante ans. Ça t’a permis d’avoir une longue expérience des tiens pour mieux les protéger. –Je ne vous remercierai jamais assez pour tout mon capitaine. Vous avez tenu votre promesse et êtes revenus. Je vous demanderai une dernière faveur, aider l’Andrasta à en finir avec la station Marmon. Lorsque ce sera fait, vous serez libérer de votre serment que vous m’aviez fait lorsque j’étais enfant. –Puisqu’ils sont les dernières personnes coupables de la mort de tes parents, je tiendrai mon serment envers toi petite lumière. Powell ordonne justement qu’on saute vers Marmon, alors je te dis au revoir Elisabeth Naos. –Au revoir, capitaine d’Orion. Soudain le blindage de sa porte céda et les hommes déchainés se précipitèrent vers elle qui coupa la transmission. Pendant ce temps, sur la station Marmon du consortium bancaire, les treize membres du directoire discutèrent des récents événements les uns après les autres. –Néron et la reste de sa flotte viennent vers Terra Nova, dit l’un d’eux. –Stanislas nous avait demandé de l’aider à régler le problème de la septième flotte. –Oui, j’avais fait baisser le taux d’intérêt des emprunts étatiques pour remettre en état des vaisseaux de guerre sous égide fédérale, reprit l’un d’eux. –Oui mais c’est trop tard. Néron est défait, son armée est en déroute et il souhaite tenir Terra Nova face à la septième. –Comment cela est-il possible qu’une petite flotte puisse vaincre une armada aussi puissante ? Demanda un autre. –C’était impossible d’après nos conseillers les plus compétents, reprit un autre. –Apparemment, ils ont pu bénéficier d’une aide extérieur pour le combat et l’approvisionnement. Mais ce n’est plus le propos, les hommes s’en prendront surement à nous. Nous allons surement avoir des difficultés à maintenir l’ordre. Alors que nous avions réussi à faire tout ce qu’il fallait pour vivre éternellement en tant que dirigeants, déclara un autre. –Alors, nous sommes en échec, répondit encore un autre. –Non, l’empereur avait fait transformer beaucoup d’humains, y compris des gens normaux. Même sans Néron, jamais les hommes tueront tous les êtres transformés. –Surtout que j’ai eu vent du fait que l’alliance entre humains et sidoniens se renforçait. Il est à prévoir que les êtres mécanisés et les hommes continueront de vivre ensemble. –Oui, et comme le parti des êtres machines que nous sommes avions le pouvoir de l’argent et de la vie éternelle. Nous aurons tout le loisir du temps pour reprendre progressivement le contrôle des évènements. Au final, que Néron soit défait n’est pas une si mauvaise chose. Nous ne n’aurons plus à supporter ses délires mégalomanes ainsi que la concurrence d’une entité étrangère, dit un autre. –Personne ne nous montrera du doigt et nous agressera, comme toujours. Subir la foudre du petit peuple ignorant lors de passation de pouvoirs, ceci est le rôle de nos sbires politiques. Je pense plutôt que nous pouvons nous réjouir messieurs. Ceci est un imprévu dans le plan mais il n’est pas si déplaisant. –Je déteste être devenu une putain de machine. Je ne peux même plus baiser, comment pouvez-vous aimer ça? Demanda le treizième et dernier membre. –C’est vrai que tu étais le plus jeune quand tu as hérité de ton père ce siège. Tu savais bien que pour continuer à siéger la, tu devais être transformé. Mais si tu veux baiser, tu n’as qu’à le faire sur le V-World, répondit le président du directoire. –En effet, je suis l’héritier le plus jeune et j’avais encore de beaux jours devant moi. Vous étiez tous des vieux croutons au bord de la mort dépassant les 100 ans, ayant usé tous les procédés médicaux transhumains pour vous rafistoler. Nous ne sommes pas de la même génération, répondit-il. –Ecoute mon garçon. Tu as de la chance d’être avec nous, de faire partie de ce projet, reprit le président. –Ton père était un génie ! C’est lui qui a eu l’idée qui nous a permis de prendre le contrôle de la finance étatique fédérale. On a pu affaiblir les dernières voix réfractaires des gouvernements mondiaux lors de la guerre coloniale causé par les inégalités économiques. –Inégalités voulus par une logistique affreuse entre les deux mondes. Car nous avions pris le contrôle de toutes les filiales de l’époque, reprit un autre. –Suite au démantèlement des petites compagnies indépendantes d’avant-guerre grâce à la piraterie essentiellement. –Et de tout un tas de mesures contraignantes pour les plus faibles. Il suffit de graisser la patte à quelques hauts fonctionnaires et le chantage à l’emploi pour permettre l’évasion fiscale, des subventions, des contraintes réglementaires. –Le coup de maître c’était avec les pirates. Nous les avons financés, nous avons financés le gouvernement et vendus des armes aux deux camps. Lorsque nous n’avions plus besoin des pirates, ils sont tombés lors de la prise de la banque de Tynx en 2202. –C’était un investissement extrêmement rentable, nous avons récupérer le fruit de la piraterie ainsi qu’une créance sur l’état fédéral que les citoyens sont toujours en train de payer. –Nous ouvrant le marché le plus juteux puisque ces mercenaires sous-payés nous ont offert le monopole logistique nécessaire à la guerre coloniale, avec à la clef le contrôle de l’état fédéral. –Nous avons accomplis bien des choses, et aujourd’hui nous réalisons quelque chose d’encore mieux ! Vois-tu Rotchfeller, c’est là toute l’intelligence de la guerre économique. Jongler avec les deux camps, tenir les protagonistes, les voir s’entretuer puis ramasser le butin. –Nous avons le pouvoir de l’argent. Nous avons les médias qui disent à la masse quoi penser, nous avons nos tocards de politiciens qui font les pantins du pouvoir qu’ils n’ont plus. Nous avons tout, sauf l’immortalité, que l’on partage. C’est la récompense pour avoir réussi à tenir l’ordre dans ce monde pendant des siècles, ajouta l’un des membres. –Sans ordre, sans hiérarchie, c’est le chaos et les hommes passeraient leurs temps à s’entretuer. Nous sommes responsables de massacres, mais nous en avons surement évité bien des autres. –Si nous n’avions pas négocié avec Néron, le sort de l’humanité aurait pu être bien pire. –Nous avons servi l’humanité sur un plateau pour nous préserver de la guerre et avoir la vie éternelle. Nous avons pris la décision pour des milliards d’êtres humains sans savoir ce qu’ils voulaient, répondit Rotchfeller. –Je serai toujours convaincu que cela fusse la meilleure décision, mieux que la destruction totale, répondit le président. –Vous savez, j’ai fait partie de cette jeunesse rebelle sur le V-World qui fut réprimé. Le V-World m’a ouvert des portes que le conditionnement social des classes n’offre pas. J’ai découvert des gens, j’ai aimé des personnes. J’avais trouvé leur cause juste et je les ai aidé jusqu’à mon arrestation. Mon père m’avait couvert, si vous aviez su. Vous m’auriez exclu de mon héritage de représentation dans le directoire du consortium. C’est moi qui avais permis à la ministre de contracter des prêts pour réparer le vaisseau qui a miraculeusement renversé le cours de l’histoire. Je ne m’attendais pas à autant, j’avais juste envie de vous emmerder. Les membres du directoire étaient stupéfaits de ces aveux. –Quoi ?! Tu as fait quoi ? Tu as participé à faire de la septième ce qu’elle a pu devenir ? Aujourd’hui nous risquons tous de mourir par ta faute si Néron explique notre complicité ! Alors que nous avions réussi ! Hurla le président. –Si nous devions mourir, président, tachons de le faire avec dignité. Je vous dirai juste que les hommes n’ont pas besoin des aveux de Néron pour enfin comprendre, ajouta-il. Le débat s’intensifia et continua encore entre les douze membres et Rotchfeller. Les membres du directoire voulurent la fin de la guerre qu’ils pensèrent gagner, quel que soit l’issue. Les aveux du récent 13ème membre, complice assumé de la ministre les inquiéta sérieusement. Pendant ce temps, la septième flotte fit des sauts spatiaux en chaine vers Terra Nova. A mi-chemin, ils arrivèrent au hub de transmission. Powell ordonna sa destruction pour empêcher Néron de tuer les rebelles sidonien dans le système solaire le temps qu’il s’émancipe de leur réseau ad hoc. L’empereur Néron arriva sur Terra Nova et put mettre en place ses dernières forces de combat qui s’étaient regroupés car les rebelles de Terra Nova avaient fui. Il savait que ses alliés humains du consortium bancaire ne le soutenaient pas et qu’ils n’en avaient pas le pouvoir militaire direct. Néron compris qu’il n’avait plus d’emprise sur ses troupes rebelles du système solaire depuis que la transmission Panopticon était rompue sans le hub. Néron n’avait plus le soutien des dirigeants humains de l’ombre. Il avait perdu toute sa puissance militaire, il n’avait plus le contrôle sur Terre et Terra Nova, son univers s’écroula. Il commença à ressentir toute la souffrance de la déchéance dont il avait su se tenir à l’écart pendant si longtemps. Il savait que ses dernières forces militaires pouvaient soit fuir vers l’inconnu sans but, soit combattre la septième flotte qui arriva délaissé de son puissant vaisseau amiral, le Bellérophon. Il avait son croiseur lourd, sept croiseurs en tout ainsi que trois escorteurs dans sa flotte contre quatre croiseurs. Techniquement, Néron savait qu’il avait ses chances de les battre pour remotiver le consortium à le suivre pour reprendre en main les humains. Il fallut moins d’une heure pour que la septième flotte n’arrive sur les lieux. Néron avait hâte d’en finir avec la septième mais il fut surpris. L’amiral Powell avait fait sauter la septième proche de la station Marmon du consortium bancaire. Les chasseurs SS-16 de la septième flotte s’empressèrent de détruire les treize luxueux vaisseaux appontés à la station. Pour la première fois, la station Marmon trembla sous les tirs de la septième. Constatant l’attaque et poussé dans l’urgence, le président du directoire demanda à parler au chef de la flotte fédérale en opération. –Au commandant en chef de la flotte présente, nous sommes une station spatiale de nature civil. Marmon est le siège du consortium bancaire, haut lieu de représentation des gouverneurs généraux des banques intergalactiques. Nous ne stockons ni armes, ni troupes, ni secrets d’états, ni vaisseaux de guerres. Nous nous rendons conformément aux lois en vigueur et invitons nos agresseurs à une inspection de nos locaux afin de démontrer notre bonne foi. –Ici l’amiral Powell, en réponse au président du directoire du consortium bancaire. J’ai reçu mes ordres de l’actuelle ministre de la défense. J’ai mission de détruire un ordre centenaire humain d’oppression comme d’une nécessité absolue. –Amiral ?! Je vous demande pardon ! Vous avez eu des ordres du ministère pour attaquer la station ?! Le treizième membre du directoire, celui qui était le plus jeune et qui défiait sans cesse les autres trouva cela drôle. –Nous allons tous mourir. Je crois que c’est terminé. Swan a compris notre nature et a mené Powell ici pour nous tuer. –Tout ceci est de votre faute ! Répondit un des membres. –Personne ne maîtrise mieux que nous les arcanes du pouvoir. Personne ne peut ordonner notre destruction. –Vous vous êtes fourvoyés messieurs. Swan est la chef de l’armée, elle a décidé de notre sort à tous, répondit le membre treize. –Nous n’avions pas vu d’objections à ce que notre nouveau président du gouvernement fédéral la maintienne à son poste. Elle était incompétente, rétorque abasourdit un autre. –C’était une erreur, elle a visiblement ordonné à la septième de nous éliminer, enchérit un autre membre. –Cette femme a parfaitement bien su trompé le système et je l’ai aidée. Elle souhaite que notre pouvoir de l’argent s’arrête. C’est terminé messieurs, comme je vous aie prévenus, tachez de mourir avec dignité. Personnellement j’en meurs d’envie depuis que je ne suis plus un homme, répondit le treizième membre sous le regard consterné de ses pairs qui cédaient à la panique. Le président essaya encore de négocier avec pitié l’amnistie du consortium pour ses actes de soutien à l’égard du nouveau régime, sans succès. Puis, suivant les ordres de Swan, écoutés par les conseils de Nash. Powell donna l’ordre à un SS-16 de tirer une torpille nucléaire P-66 vers la station sans défense. La torpille filait vers la fragile station de la puissante institution qui céda à la panique et au chaos. C’était dans un silence assourdissant que Marmon explosa instantanément sans que personne ne puisse l’évacuer. Le pouvoir de l’argent de consortium bancaire, représentant des finances de puissances économiques industrielles, représentant des financements de politiques à sa solde, important lobby du gouvernement fédéral, négociateur du sort de l’humanité toute entière venait de s’écrouler en un instant. Néron était en train de diriger sa flotte aussi vite que possible vers les lieux pour sauver les humains qui lui avaient donné les clés de l’humanité. La station Marmon venait d’être détruite ainsi que tout ce qu’elle représentait insidieusement pour l’humanité en tant que centre de pouvoir depuis plus d’un siècle. L’Empereur bouillit de rage et voulut absolument tuer les survivants de la septième flotte car ils venaient encore de le diminuer. A son tour parmi les sidoniens, Néron était pris de sentiments réels qui l’avaient quitté depuis longtemps, il redevint vivant et ressenti alors la différence entre les rêves et la réalité. Une colère si monstrueuse contre la septième flotte qu’il avait désormais en tête comme unique objectif de la mettre en pièce. Il ordonna alors à sa flotte de subordonnés encore loyaux de se mettre en formation de combat et de déployer les armes, toute son ultime armada se dirigea alors vers la septième. Les deux flottes allaient s’affronter pour le dernier combat dans les débris de la station Marmon. –Contact flotte sidonienne loyalistes, onze bâtiments de guerre dont un croiseur lourd, vaisseau amiral Imperator en formation, sept croiseurs légers, trois escorteurs ainsi que treize escadrilles de chasseurs légers. Temps d’arrivée estimé avant engagement, six minutes, amiral. Inquiet, l’amiral Powell adressa un message à toute la flotte : –Malgré le sacrifice de l’amiral Nash, nous avons manqué notre cible. Néron a survécu et il semble toujours diriger ce qu’il reste de sa flotte. Ils sont trois fois plus nombreux. Nous ne gagnerons pas de manière conventionnelle, nous risquons de perdre. Nash m’avait dit qu’il avait déjà perdu suffisamment de vie sous son commandement. Soyez prêt à abandonner le vaisseau à mon ordre quand si cela s’avère nécessaire. Tous les membres d’équipages se regardaient les uns les autres, comprenant que cette bataille serait surement la fin. –Amiral, la passerelle de l’Atlas pense qu’aujourd’hui est une belle journée pour mourir. Je laisse toute personne de mon vaisseau qui souhaite partir, de le faire, répondit le commandant Murphy. –J’ai une promesse que je tiendrai. James, n’oubliez pas que le Lazare à une façon peu conventionnelle de combattre, répondit le capitaine Pallas. –Je préférai mourir que de perdre à nouveau ma liberté, répondit le commandant Mary. Bien qu’il y ait sans doute des hésitations, personne n’abandonna son poste de combat. Ils avaient déjà tout perdu depuis longtemps. Les mutineries passées avaient déjà eu raison des reditionnistes. Ils avaient fait tout ce chemin pour gagner cette guerre. Il n’était pas question d’abandonner si facilement, et s’il y avait un espoir, Ils devaient tous pouvoir compter les uns sur les autres. Abandonner ses frères d’armes c’était augmenter leurs chances de mourir. Au fil des mois, l’équipage était peu à peu devenu la famille pour beaucoup. Un élan de courage, un effet de foule, la fin du genre humain, l’inutilité de la fuite. Nul à bord des vaisseaux de la septième ne sait expliquer cela au fond de lui et tous se préparaient à surement mourir aujourd’hui. Surpris. Powell déclara : –Bien, à toute la flotte, position de ligne frontale, il n’y a qu’un seul vaisseau qui doit être abattu. L’impérator, il faut tenter une percée dans sa formation et concentrer notre puissance de feu. Puis il se tourna vers le major Da Silva : –Major, Il faut que vous quittiez le vaisseau. Un vulture et une escorte vous attende dans le hangar. Vous serez débarqué à Hencka sur Terra Nova. –Négatif Amiral, je refuse d’abandonner la flotte. –Major, ceci est un ordre. –Dans quel monde grandira-t-il si nous perdons ? Je préféré aider ici et mourir plutôt qu’il vive un jour comme les sidoniens. –Il vivra dans le monde qui survivra. Vous en avez déjà discuté avec l’amiral je crois, on ne peut vous laisser mourir. J’apprécie votre dévouement, major. –J’ai abandonné Nash, je n’abandonnerai pas l’Andrasta. –Peu importe, je vous aie retiré vos autorisations. Messieurs, emmenez le major au lieutenant Watson dans le pont du hangar. Les marines de la passerelle saisissent alors la femme enceinte pour l’emmener au pont du hangar. Il y avait également les docteurs Haiden et Keller, ces scientifiques avaient finis leur mission initiale depuis près de deux ans. Ils avaient aidé les militaires pendant aussi longtemps qu’ils avaient étés là. Pendant ce temps les quatre vaisseaux de la septième flotte allaient droit devant en s’alignant les uns à côtés des autres afin de passer entre les entrailles de la flotte de Néron. Le vulture de Da Sylva et des scientifiques quitta le pont du hangar. Powell remarqua qu’il se détourna de son voyage initial, il se rendit à la station Béotos. Il comprit que le major avait su convaincre son pilote de changer d’itinéraire. La station était dangereuse, les rebelles et les loyalistes s’affrontaient sur la station. Il se rappela que Nathan l’appela la tête de mule. L’amiral Powell ordonna l’allumage des moteurs plein gaz, ainsi les quatre vaisseaux de la septième flotte avancèrent côte à côte droit face à la flotte impériale. Surpris du sens illogique de la manœuvre suicidaire humaine, Néron ordonna à ses onze vaisseaux d’avancer droit devant. A porté de tirs, les deux flottes commençaient à se tirer dessus en face à face. Les chasseurs de la septième restèrent en défense, proche des batteries anti-aériennes des vaisseaux de guerre qu’ils servaient. Ils avaient pour mission de refroidir les ardeurs des chasseurs ennemis trop audacieux. Un groupe de blackhornets désobéirent aux ordres et partirent en mission suicide afin d’attaquer par l’arrière un croiseur loyaliste mal protégé. Leur mission fut un succès, le vaisseau était neutralisé, mais ils furent aussitôt repérés et pris en chasse. Ils s’inclinèrent tous un à un face à la force du nombre. Ils n’ont pas cherché à fuir mais à s’amuser avant de mourir et chacun de ses courageux pilotes expérimentés avait su abattre quelques chasseurs loyalistes avant de mourir. Au même instant, les deux flottes étaient sur le point de s’entrecroisés. Chaque vaisseau de la septième allait se battre sur ses deux flancs dans un seul passage. La septième flotte passa entre les vaisseaux loyalistes et les échanges de tirs latéraux donnaient une impressionnante scène de guerre. Un balai de lumières, d’explosions, de cris. Les quatre vaisseaux alliés avaient beaucoup trop de cibles à qui donner des coups et ils en recevaient beaucoup trop. Pallas profita de la solidité du Lazare pour défoncer le flanc d’un croiseur et virer de bord pour exploser ses moteurs tout en faisant en sorte de se retrouver sur le flanc d’un escorteur. Après la déroute de ce croiseur stellaire. Il ne tarda pas à prendre de la vitesse pour empaler sur le flanc un escorteur. Déchirer en son milieu, ce dernier fut pris par les flammes et commença à se séparer en deux morceaux. Quand soudain, sans doute agacé par la fureur du Lazare. L’empereur Néron fut pris de rage et décala son vaisseau pour y encastrer sa proue dans l’arrière du Lazare. Plus solide que jamais, l’intégralité de la poupe du Lazare pénétra l’avant de l’impérator. Le Lazare était alors à moitié encastré dans l’imposant croiseur lourd et il ne pouvait plus se mouvoir. Néron ne voulait plus bouger son vaisseau pour conserver son emprise sur le vaisseau pirate. Considérant le choc comme une occasion d’aborder, Néron envoya ses sentinelles à l’abordage du Lazare. Comprenant la situation et sortant du premier échange douloureux, Powell voulait aider le vaisseau pirate mais la flotte impériale prit très vite position. Tous les vaisseaux de la septième flotte avaient énormément souffert de ces échanges de tirs à courtes distances. Les sidoniens avaient perdu un vaisseau et en avaient deux autres d’immobilisés. Les dégâts subis étaient lourds pour tous les vaisseaux de la septième qui avaient déjà tant guerroyé. Des systèmes tactiques et de combats, des équipements de survies tombèrent irrémédiablement en panne. L’Atlas souffrit d’un incendie qu’ils n’arrivèrent pas à maîtriser, le feu et la fumée était visible depuis la passerelle des autres vaisseaux. –Les moteurs commencent à faiblir, le catalyseur d’ethérium est en surchauffe amiral, s’exclama l’officier ingénieur de la passerelle de l’Andrasta. –Nous ne tiendrons pas longtemps, reprit l’amiral Powell à son officier exécutif. De son côté, le Prométhée était en lutte contre deux croiseurs et un escorteur. Le commandant Murphy essayait de jouer la distance pour éviter de nouveaux dégâts qui pouvaient nourrir son incendie. Face au chaos dans son vaisseau qui souffrit. Powell ordonna l’évacuation de son vaisseau. Il martela à son second qui voulut tenir le rang qu’il n’y avait qu’une seule cible à abattre, l’impérator de Néron. Pendant ce temps, le major Da Silva ainsi que les scientifiques débarquèrent sur la station Béotos en pleine émeute. Elle avait démarré avec le soulèvement de sidoniens rebelles, tous tués à l’arrivé de Néron à Andromède. Les humains avaient pris la suite des combats et luttaient contre les sidoniens loyalistes. A peine arrivé sur la station, l’équipe devait déjà lutter pour sa survie pris entre deux feux. Heureusement, la fusillade de coursives tourna à l’avantage des hommes, menés par un jeune commandant, se prénommant Daniel. Il expliqua brièvement au major, qu’il avait été nommé en charge du commandement en second de la station après la guerre par la ministre. Il en avait désormais tous les accès, depuis que son ami, transformé en être robotisé était mort dès que Néron arriva. Car ils avaient tous deux diffusés en masse les messages de la Voie lactée émit par Mary puis Peters. Cela avait causé le chaos et le conflit dans le système planétaire, depuis les sidoniens loyalistes cherchent à le tuer pour hériter des accès de la station. Ils occupaient la salle de contrôle mais ne pouvaient rien en faire, Lydia lui réponds que la reprendre serait utile. Le major Da Silva demanda à Daniel pourquoi ils avaient retransmis le message. Ce dernier lui répondit qu’il avait confiance en Nash. –Je connaissais Nash, nous étions amis de longue date. J’ai compris que les choses allaient changer quand j’ai vu le Bellérophon sur les écrans radars près d’un an après la guerre. –La bataille risque de tourner court dehors, il faut trouver un moyen de les aider. –Il y a le canon photon anti-astéroïde, c’est la seule arme dont nous disposons qui puisse tirer aussi loin, répondit Daniel. –Parfait ! Il faudrait qu’on puisse désactiver les Panopticons d’Andromède pour assurer la sécurité des forces rebelles sidoniennes. Elles pourraient aide la septième flotte ! –Il faut d’abord que ces sidoniens s’affranchissent du réseau ad hoc de l’empereur, répondit le docteur Haiden. –Même si nous y parvenions, il n’y a aucuns moyens de les prévenir depuis la destruction du Hub. Même si vous repartiez avec votre vulture, ça prendrait plus d’une heure rien que pour l’allée et il serait trop tard pour la septième, reprit Daniel. -Malheureusement, la flotte n’a pas une heure, ajouta le major. Face à l’urgence, le groupe se mit en marche et les hommes à bord de Béotos se regroupèrent afin de reprendre de force la salle de contrôle. Ils se heurtaient à une résistance farouche des sidoniens loyalistes qui combattaient jusqu’à la mort. Durant ce temps, l’Andrasta était en train d’évacuer son personnel, le vaisseau amiral faiblissait de plus en plus sous les coups. Avec trois fois plus de forces, c’était le chaos, les vultures en fuite de l’Andrasta se faisaient pourchassés par les sidoniens. Les escortes avaient du mal à les protéger. Justement, la plupart suivaient les traces du major vers Béotos. L’officier en second de Powell et certains membres de la passerelle avaient refusés l’évacuation. Ils savaient ce qui allait suivre en appliquant la même stratégie que tous les anciens vaisseaux de la septième, le Stella Serena puis le Bellérophon. L’Andrasta fit manœuvre à 180 degrés pour se jeter dans les réserves d’Ethérium proche des moteurs de l’impérator qui ne bougeait plus. L’amiral Powell ordonna de concentrer les tirs dans la zone d’impact future pour ouvrir une brèche. Dans le but de le détruire de l’intérieur. Il libéra alors le champ de tir des croiseurs ennemis qui ne subissait plus sa pression de feu. Une fois en position, ils ouvrirent le feu et mirent les gaz droit vers la cible. Pendant ce court laps de temps, sur Béotos, les combats pour la salle des contrôles continuaient de faire rage. Le docteur Haiden avait eu une idée, il avait demandé à un vulture fuyant l’Andrasta de démonter son brouilleur électromagnétique et de l’amener. Une fois en main, il se dépêcha de l’alimenter avec un câble sorti du mur. Il y brancha une tablette afin d’avoir des commandes, puis il entra la fréquence de communication de Néron envers ses sujets. Il avait déniché cette information dans les données Panopticon que le lieutenant Peters avait envoyées depuis Eole. –Ça risque de faire mal à la tête, prévint-il. Soudain, une puissante onde électromagnétique du brouilleur fut libérée. Le calme était revenu, les sidoniens étaient à terre. Les hommes pénétrèrent la pièce et s’assurèrent de leurs morts. Haiden avait coupé le lien qu’ils avaient tous avec Néron, sans conscience propre, ces esclaves ne fonctionnaient plus. Les hommes reprirent alors le contrôle de Béotos. Sentant les siens inertes, l’empereur envoya des escadrilles pour la détruire. Le commandant Daniel se pressa alors pour activer les défenses de la station. De son côté, l’Andrasta approcha de sa cible à pleine puissance, les tirs concentrés sur l’impérator. Quand soudain une lumière blanche sortit des entrailles du croiseur impérial, frôlant l’Andrasta et finissant dans un de ses poursuivants. L’impérator subit de lourds dégâts, James comprit vite que c’était le canon photon de la station qui avait fait feu. Dans le même temps, Pallas donna enfin signe de vie, il demanda à Powell d’annuler sa manœuvre suicide, de s’éloigner de la puissance de feu du croiseur de Néron pour aller aider le Prométhée et l’Atlas. Il ajouta qu’il fut ravi de se battre à ses côtés, même si la confiance fut difficile au début entre eux. Le capitaine Pallas et ses hommes avaient su repoussé l’assaut des sentinelles de la garde rapproché de l’empereur. Il avait su progresser dans les coursives de son croiseur et éliminer les derniers gardes de Néron. Finalement, il ne resta plus que le capitaine Pallas et Néron, séparés par une porte qui ne se résistera pas au pirate. Elle s’ouvrit toute seule, Néron se retourna face à Pallas qui s’avança vers lui. –Comment-ce possible ? Demanda l’empereur. Il pointa son arme sur Pallas et ouvrit le feu, une fois, deux fois puis plusieurs fois, sans succès. Pallas dégaina la sienne, il tira une seule fois dans un endroit bien précis du ventre de l’empereur. Néron s’écroula sur ses genoux, les mains près de son ventre dont le sang violet sortit. –Tu as été tué ! Il y a presque deux siècles ! Hurla-t-il. –Non, Je suis revenu t’arrêter. Je ne peux pas te tuer, mais ils le veulent tous. –Non ! Je suis immortel ! Pas mes fidèles sujets, ils ne me trahiront jamais. –Bien sûr que si, tes fidèles ne sont que tes objets télécommandés, comme tu les as toujours voulus. Cela fait longtemps que ces âmes ont quittés leurs enveloppes charnelles. Au-delà de la mort, leurs lumières prient pour que la tienne soit éteinte. L’empereur était sur le sol et regardait Pallas. –Tu étais officier commandant de l’armée d’Orion, je t’ai vu mourir. Comment est-ce possible ? –Je l’ignore moi-même, je me suis réveillé. Je savais que je devais recréer un équilibre que tu avais brisé. J’ai été appelé dans cet univers par une petite fille, voilà que le hasard a fait que ses vœux concernaient indirectement ta déchéance. –Je ne veux pas mourir. –Tu va mourir aujourd’hui. J’ai cassé ton contrôle ad hoc, regarde le radar. Les sidoniens loyalistes, tes coquilles vides sont hors services. Les rebelles vont entrer dans la zone de combat et tu ne peux plus rien y faire. Quant aux Panopticons d’Andromède, ils ne fonctionnent plus depuis que les humains ont de nouveau le contrôle de la station Béotos. –J’ai eu la vie éternelle au prix de nombreux sacrifices et de siècles passés. Toi, tu reviens d’entre les morts, comment tu as fait ?! –J’en sais rien. Mais moi je n’ai pas traversé les ténèbres pour contrôler obsessionnellement les autres comme toi. Pallas se releva et ordonna à tous les vaisseaux de la septième de frapper pour détruire l’Imperator, même s’il s’y trouvait encore. Puis, il sorti un détonateur et déclara à Néron : –Au nom du peuple sidonien, au nom des miens d’Orion, au nom des Terriens et des vœux d’Elisabeth. Ta vie et ton règne s’arrêtera de la main de ceux que tu as opprimés. Pallas pressa son détonateur, cela fit exploser le Lazare, encastré dans le nez de l’Impérator. Le vaisseau de l’empereur se trouva complètement déchiré de l’avant. Le croiseur de Néron sombra par l’avant et les flammes le dévoraient tout en le disloquant. Dans l’espace, les serviteurs de Néron ne répondaient plus aux combats et leurs croiseurs ne combattaient plus. L’Andrasta, l’Atlas, le Prométhée ainsi que des croiseurs sidoniens rebelles pouvant revenir vite se mirent en rang en ouvrant le feu sur l’Impérator. Le croiseur lourd de Néron continuait sa longue descente en enfer, détruit par la lumière blanche des canons, brulé par les flammes. Néron se prépara à sa chute, il rouvrit les yeux et regarda un peu partout autour de lui. Il ne vit plus Pallas dans la pièce, ni sur l’écran de détection de bord. Puis, un tir du canon photon de Béotos traça sa route et frappa en plein cœur du lourd vaisseau de guerre. Le tir avait pulvérisé la salle des contrôles puis ce dernier explosa en son milieu. Impérator se déchira en deux morceaux dont la partie supérieure s’écrasa sur la partie inférieure. L’empereur Néron était mort, son règne de presque de trois siècles s’acheva enfin. Tous sautèrent en l’air et hurlèrent de joie, bien des autres étaient triste en repensant au prix de cette victoire. La guerre était enfin terminée après avoir mis à genoux tous les combattants. Les trois derniers vaisseaux de la septième étaient techniquement à bout de souffle. L’empereur Néron et sa puissante armée n’était plus, ses alliés humains du consortium bancaire étaient morts, le gouvernement fédéral d’occupation était disloqué. Les sidoniens rebelles se demandaient déjà qu’elle serait leurs sorts au sein d’une civilisation étrangère. Après l’euphorie de la victoire et un peu de repos, l’amiral Powell apponta l’Andrasta à Béotos pour rejoindre ses alliés sur la station. Pendant ce temps, sur Eole les combats avaient cessés depuis longtemps avec la destruction du hub. A la demande de Powell, le lieutenant Peters partie pour Brighton afin d’évacuer la ministre Swan mais il était trop tard. Les civils l’avaient déjà capturée et ils se préparaient à un procès arbitraire pour l’exécuter. Elle s’y attendait, mais quelle fut sa surprise quand Peters arriva pour assurer sa défense. Il était le seul à vouloir l’aider contre tous, il assura sa crédibilité en tant qu’officier du vaisseau libérateur, le Bellérophon. Sa puce militaire étant authentique et certifié par Nash, ses collègues militaires partie juge du procès confirmèrent alors son identité. Il raconta alors comment le commandant de la septième s’était sacrifié pour détruire le Rising Sun. Il expliqua à tous que Nathan avait demandé de croire en Claire Swan, qu’elle était celle qui l’avait protégé et qui l’avait guidé pour permettre à la septième flotte de revenir libérer l’humanité. Le président du jury demanda à Claire si cela était vrai. –C’est ce qui s’est passé. –Pourquoi ne vous êtes-vous pas défendue ? –Jamais vous ne m’auriez cru. Mon histoire est invraisemblable, personne ne peux comprendre mes motivations. J’ai donné ma vie en travaillant dur pour qu’un jour, je puisse faire tomber ceux qui se servent de nous tous pour obtenir le pouvoir de contrôle. Ce genre d’individu est responsable de la mort de mes parents, d’avoir déclenché la guerre coloniale, d’avoir voulu la guerre avec les sidoniens. –Pourquoi n’avoir rien fait quand vous étiez en poste? Je me devais de garder un poste de pouvoir pour aider discrètement la septième flotte. Je ne pouvais pas faire de condamnations en public des événements. Cela n’aurait servi à rien et j’aurai été limogé, puis remplacé par quelqu’un de plus malléable. –Madame, j’essaie vraiment de comprendre votre motivation. Je me demande pourquoi vous étiez dans un univers de pouvoir que vous prétendez aujourd’hui avoir combattu ? Demanda de manière perspicace l’un des juges citoyens. –Il me fallait être une personne de pouvoir pour essayer de changer les choses, il fallait que je sois à l’intérieur pour les comprendre. Pour avoir du pouvoir, il faut inspirer le respect. Or personne ne peut être respectable dans cette société en allant à contre-courant de celle-ci. Suivre le courant, c’est être un mouton et c’est tolérer, peut-être même collaborer avec toutes ces choses ignobles qui se passent sous nos yeux. Mais c’est le seul moyen d’avoir les bonnes grâces de ses pairs pour grimper l’ascenseur social, répondit-elle. –Je peux vous assurer qu’elle a permis à la septième flotte de pouvoir se ravitailler. Elle agit de manière à ce que le Lazare et l’Atlas rejoignent la flotte, s’exclama Peters. Il était face à des juges toujours dubitatifs jusqu’à ce qu’un homme vienne glisser un mot dans l’oreille du président du tribunal. Ce dernier s’exclama alors ainsi : –Claire Swan, ministre de la défense d’occupation, à la demande de l’amiral Powell, vous êtes libérer de toutes les charges qui pèsent contre vous. Ainsi le procès de Clair Swan se conclu sous les brouhahas, sauvé par Powell à la demande du défunt amiral Nash. Désormais, elle devait se rendre avec Peters sur la station Béotos, où Powell l’attendait pour des explications. Lorsqu’elle arriva sur la station au bout d’une heure, elle s’expliqua avec lui. Elle lui dit ce qu’il voulut entendre mais elle ne lui révéla pas tous ses secrets. Plus tard, le docteur Keller alla la voir en privée. Elle lui remit son journal, elle le prit avec beaucoup d’émotions. Elle remercia Keller d’avoir su préserver son journal d’enfant. Quelques jours plus tard, tous attendaient beaucoup de Swan pour la suite. C’était le chaos sur les mondes. Nul ne savaient comment faire car toutes les institutions de pouvoirs avaient étés détruites, un système à bout de souffle venait de s’écrouler. Il fallut en bâtir un autre, un mieux que les générations futures ne pourront saboter si facilement avant de faire à nouveau couler le sang. De plus, il fallait désormais gérer trois races qui avaient toutes des intérêts divergents afin de les faire vivre ensemble. Il y avait les sidoniens rebelles, les humains, et les humains transformés par l’industrie sidonienne. Alors qu’elle pensait avoir accompli sa mission il y a quelques heures et qu’elle se voyait déjà mourir. Elle se rendit compte que son expérience politique des rouages du pouvoir pouvait être encore utile. Des mois plus tard, Swan décida d’organiser des élections au sein des trois populations différentes afin qu’elle ait toute un représentant. Les votants choisiront essentiellement des héros de guerre. Elle décida de créer une assemblée constituante, de manière égalitaire, il fut tiré au sort des groupes de personnes parmi les trois races. Swan leur attribuera la lourde charge d’écrire un nouveau texte fondateur pour tous. Novices en la matière, elle fut chargée par les trois représentants de l’exécutif de présider l’assemblée afin de les aider. Elle suggéra à ses membres de s’inspirer des constitutions des anciens états démocratiques du 20ème siècle. Mais Claire se posa de réelles questions, comme tous les législateurs avant elle. Comment faire pour qu’elle soit réellement juste et égalitaire ? Comment faire pour éviter qu’un élément du pouvoir ne finisse pas par écraser les autres ? Comment éviter une professionnalisation de la vie politique qui verrouillerait les portes aux autres citoyens ? Elle se mit en tête une règle d’or, ce ne sont pas les lois qui font les hommes, mais les hommes qui font la loi. Aucun texte jamais ne pourra être parfait, car de toute manière les hommes de pouvoirs pourront occulter ce qui ne convient pas et marteler sans cesse ce qui pourrait leur convenir. Elle souhaita créer le pouvoir démocratique souverain le plus efficace possible. Le moyen le plus efficace qui lui sauta aux yeux, c’était d’éviter les écarts trop importants entre les individus. Les distorsions de culture, d’âge, de moyens financiers ; ces barrières sociales ont tendance à diviser les gens. Premièrement, elle suggéra que le pouvoir de l’information et des médias devaient être libre et indépendant des investissements privée et des institutions publics. Son financement est figé par la constitution, à ce jour la plupart de son contenu non filtré était alimenté par le V-World underground. L’information du peuple, par le peuple, pour le peuple. Deuxièmement, le pouvoir de l’argent qui se doit d’être au service d’une économie réelle. Il est pour Swan, le plus puissant, il permet d’alimenter des conflits, d’asphyxier des pans de l’économie ou des nations. Il faut partager ce pouvoir et éviter les accumulations de fortune qui divisent indirectement les hommes tout en détruisant l’environnement afin de croître exponentiellement. Troisièmement, elle décida que le pouvoir politique des représentants soit au plus proche de la réalité, alors il fallait que l’assemblée parlementaire corresponde à ce qu’est la population réel. Autrement dit, elle devait représenter la population en terme d’âge, de sexe, de classe social, de corps de métiers et de races. Cela mit beaucoup de temps, finalement une constitution proche de qu’elle voulait vit le jour et fut adopter par les trois races au vote populaire. Un nouveau système plus juste que le précédent vit le jour, l’ancienne classe humaine dominante sur les plans politiques, financiers, culturels, médiatiques, industriels et économiques fut déposséder conformément à la règle universelle de limitations de tous ces pouvoirs. On assista alors à un assainissement de toutes les classes sociales ainsi qu’un apaisement des tensions. Claire Swan avait enfin finit son devoir politique, elle avait réussi à mettre un terme au système qui avait écrasé ses parents. Elle se sentait libre à nouveau car son labeur était finit. Elle disparut de manière aussi énigmatique qu’elle fut venue. Elle discuta une dernière fois avec l’amiral Powell lors d’une visite de courtoisie sur la station Eole. –Il n’y a pas de joie sans peine, de plaisir sans souffrance, de réussite sans échec. La vie est ainsi faite, James. C’est un équilibre qui ne pourra jamais être brisé. Mais oui, nous avons remis des choses en place. Ne le voyez-vous dont pas ? Lui dit-elle. –De quoi parlez-vous Swan ? Demanda-t-il. –Il est magnifique, répondit-elle. Elle prétendit voir battre son pavillon au loin, elle quitta la station et disparue dans les étoiles. Quand Powell expliqua cela, certains pensèrent que le légendaire Lazare était revenu d’entre les morts. Quant aux sidoniens de la rébellion ainsi que les humains convertis qui avaient la vie éternelle, ils étaient d’accord pour être désactiver par la mort, pour éviter de vivre bien plus que les humains. Ils avaient tous cent ans de vie au maximum, alors ils cherchèrent un sens à leurs vies. Au fils du temps, Ils réapprirent à aimer, ainsi des couples emblématiques comme Mary et Janis n’étaient pas rares. Ils faisaient débats parmi les plus conservateurs mais ils permettaient de créer une paix sociale. Au-delà de ça, le mélange entre ces différentes races a donné un mariage philosophique sur le sens de la vie. Au fil des années qui passèrent, les êtres humains ont commencés par devenir un monde de moins en moins cynique. Ils commençaient à se détacher de plus en plus à l’amour des biens matériels. Guidés par le besoin de construire ensemble, à trois races, de plus en plus d’initiatives collectives dans l’intérêt général virent le jour. L’individualisme n’était plus un modèle de succès, pour la première fois depuis longtemps, trois ethnies marchaient ensemble, pensaient ensemble pour avancer ensemble. Les humains apportèrent la spiritualité aux sidoniens, eux apportèrent leurs savoirs technologiques. Mais tous deux avaient appris la leçon du grand danger de la concentration des pouvoirs. Les héros de la guerre humano-sidonienne retournèrent tous chez eux. L’ancien officier en second du Bellérophon, Da Silva accoucha d’un petit garçon qu’elle nommera Nathan. En tant que survivante des événements au cœur du vaisseau amiral, elle passera beaucoup de son temps à témoigner de cette vie. Elle aura toujours beaucoup de nostalgie à le faire, le Bellérophon représentera toujours les moments les plus intenses de sa vie. A bord, les liens étaient plus forts, l’amour, l’amitié, la solitude, la tristesse, la colère. Elle ne pourra jamais oublier le père de son fils ainsi que le courage dont il a su faire preuve pour prévenir la Terre. Le lieutenant Olsen, l’artilleur du Bellérophon qui remplaça Dogett fera une belle carrière militaire jusqu’à la fin de sa vie. Le lieutenant Peters, hautement reconnu pour ses faits de guerre abandonnera l’armée pour se mettre à la recherche de la légendaire réserve mondiale de graines de Svalbard, abandonné puis perdu à la suite du grand changement climatique. Il réussira l’exploit de la trouver dans sa dernière expédition, il offrira alors à l’humanité la possibilité de redécouvrir la flore terrienne perdue au fil des siècles de transmutation génétiques. Il essaya toute sa vie de concrétiser le rêve d’une Terre verte dont rêvait Nathan en réparant la planète. L’héritage de Peters parviendra à faire progresser cette possibilité de renouer avec une nature plus authentique. L’amiral Powell poursuivra sa carrière en tant que ministre de la défense chargé d’assurer et de moderniser les défenses des nouvelles frontières humaines qui s’agrandissent. Murphy prendra en charge le commandement de la future nouvelle septième flotte d’exploration et d’expansion humano-sidonienne. Quant au docteur Haiden, il continuera ses travaux scientifiques sur les matériaux, sa connaissance de l’ethérium pur de Gaia lui permettra d’optimiser le processus combustible des moteurs subliminaux actuels. Ainsi il va développer une nouvelle génération de moteurs permettant d’étendre l’expansion spatiale des hommes. Ses découvertes permettront de repousser les frontières de l’espace connu de l’homme, ouvrant de nouvelles perspectives de conquêtes galactiques. Le Docteur Keller, celle qui aimera toujours l’amiral Nash, gardera toujours le secret du journal d’Elizabeth Naos alias Claire Swan. Jamais personne ne connaitra sa véritable histoire et son secret avec Nash concernant Gaia et Pallas. Les protagonistes étant morts ou disparus de toute façon. Elle se reconvertira en tant que professeur à l’université, où ses élèves passeront plus de temps à la questionner sur sa vie d’exilée de guerre. Nathaniel ferma le livre, il avait désormais la certitude qu’il avait contribué à laisser un monde meilleur que ce qu’il avait connu toute sa vie. Il savait désormais que tous ses sacrifices, bien au-delà de sa propre vie avait permis de créer un monde qui ressemblait plus à son idéal. Une utopie peut-être, mais c’était quelque chose qui le hantait depuis toujours, comme s’il avait été programmé depuis la naissance pour faire ce qu’il lui sembla juste. Quand Nathan pensa à ce rêve profond de sa vie, il savait que ses efforts n’avaient pas été vains et qu’il avait réussi. Nulle récompense divine, nulle récompense post-mortem des vivants ne pouvait le satisfaire, seul le résultat réel et visible de son combat était sa récompense. Il ferma alors encore les yeux une dernière fois, il pensait s’évaporer comme Cassandra et Loumène pour la suite de son voyage. Il les rouvrit, il se retrouva face à tous ses compagnons de fortune, tels que Meyer, Ferguson, Phénix, Dogett, Oswald, Luciano, Miller, Pallas. Enormément de personnes mortes avant lui qui voulaient se revoir car toutes ses personnes avaient énormément de respects à se témoigner mutuellement. Cela prit le temps qu’il fallut car le temps est une notion sans importance dans cet univers. Peu après, les uns et les autres arrivèrent, dans l’ordre de leurs départs dans la vie. Ainsi arrivèrent, Peters, Da Silva, Murphy, Janis, Haiden, Keller, Daniel, Mary et enfin Swan alias Naos. Nathan pu tous les voir et revoir, se remémorer de ses moments forts avec toutes ses personnes qu’il a côtoyé. Il comprit que ce moment est le dernier plaisir qui consiste de revoir tous ceux que l’on a aimé et qui ont compté dans nos vies. Il pouvait penser à revoir ses anciens ennemis aussi, afin de les comprendre. Mais cela lui sembla inutile, il les avait compris au cours de sa vie. Sans doute ces personnes-là ne devaient revoir que peu de gens, ayant mené une vie solitaire en s’enorgueillissant de leur statut de pouvoir sur les autres. Nathan n’y pensait déjà plus, après avoir ri, discuté, débattu de sa vie avec tous ses anciens compagnons pendant des moments qui lui semblaient interminables, sans même avoir la moindre notion du temps. Nathaniel Nash était fatigué, il s’éloigna de toutes ces personnes à la recherche de tranquillité. Il marcha dans les herbes hautes jusqu’à ce qu’il n’entende plus rien. Il s’écroula alors dans l’herbe sur le dos où il pouvait contempler les étoiles, elles étaient magnifiques. Il senti la présence de son âme sœur, Cassandra. Nathan était heureux, comme pour s’endormir, il ferma les yeux une dernière fois en toute sérénité. « Nous avons fait bien des progrès techniques nous permettant de voyager parmi les étoiles. Pourtant, l’univers si vaste me parait étroitement vide comparé à nos vies si remplis.» Amiral Nash.